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chronique du 4 mars 2011

 

Cyrus, c'est le Christ   2/5

Babylone, 540 avant notre ère. Un nouveau prophète est apparu. Il s'attaque directement aux prétentions des prêtres de Mardouk qui affirment que c'est leur dieu qui guide le conquérant perse Cyrus.

Guerrier perse sur un bas-relief de Suse

Dragon-serpent, symbole de Mardouk, le dieu tutélaire de Babylone.
Fresque de la Porte d'Ishtar, 604-652 avant notre ère, briques émaillées.
Detroit Institute of Arts, USA.

     « Il faut être aveugle, dit-il, pour croire que ce sont les dieux babyloniens qui ont fait venir Cyrus. Regardez-les, ajoute-t-il, ce sont des statues qu'il faut attacher solidement pour les empêcher de tomber! Elles ne peuvent même pas se déplacer par elles-mêmes, il faut les porter. » Il a raconté une sorte de parabole où des ouvriers se coupent des branches pour allumer un feu et faire cuire leur repas; une fois rassasiés, comme il leur reste du bois, ils décident d'en prendre un morceau pour s'en faire un dieu qu'ils adorent... Croyez-moi, les adorateurs de Mardouk n'apprécient pas ce genre d'humour en public.

     « Le Seigneur Yahvé, au contraire, n'est pas une statue impuissante », crie le nouveau prophète.  « C'est lui qui jadis nous a délivrés de l'esclavage en Égypte, c'est lui qui a fait le ciel et la terre, c'est lui qui fait bouger les étoiles : elles lui obéissent. » Voilà une autre allusion que les Babyloniens n'aiment pas : dans leur religion, en effet, les étoiles sont des divinités et ils les consultent pour connaître l'avenir en dressant des horoscopes. « Yahvé est le goël de son peuple », affirme encore le prophète, c'est-à-dire qu'il est comme un membre de la famille qui, selon les lois d'lsraël, a le devoir sacré de venir au secours de ses proches parents. « C'est à lui qu'il faut s'adresser, et non à des divinités étrangères qui ne sont que du vide, des statues tremblantes. »

     C'est alors qu'est venue l'affirmation la plus étonnante. Les Israélites se demandaient s'ils auraient de nouveau un roi choisi par le Seigneur, un roi qui serait consacré par une onction (un « oint », un « messie » ou « christ ») comme jadis David et tous ses descendants, un roi qui sauverait son peuple.

     « Eh bien, oui », proclame à celui veut l'entendre notre nouveau prophète, « le Seigneur Dieu, dans sa grande liberté peut choisir qui il veut pour être son messie et il a fait choix de Cyrus, le roi perse. Sans le savoir, celui-ci est l'instrument dont Dieu se servira pour libérer son peuple et mettre fin à l'exil. Jadis, le Seigneur a conduit nos ancêtres vers la liberté à travers la mer des Roseaux, aujourd'hui il nous guidera à travers les étendues désertiques qui séparent Babylone de Jérusalem. Dans le désert, préparez le chemin du Seigneur! »

Pour en savoir plus long 

     Nous ne connaissons toujours pas le nom de ce prophète. Nous l'appelons « le Second Isaïe » parce que ses paroles ont été conservées à la suite de celles d'Isaïe : ce sont aujourd'hui les chapitres 40 à 55 du livre d'Isaïe. Voir en particulier les textes suivants :

Source : Feuillet biblique 1432 (1992).

Bertrand Ouellet

Début de la série :
Cyrus, le conquérant

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Jésus savait-il écrire?