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chronique du 20 novembre 2009

 

2012, calendrier maya et autres apocalypses

calendrier maya

À certaines périodes historiques, il est possible d’observer une recrudescence des « prophéties » annonçant une imminente fin des temps.  Le film états-unien 2012 l’illustre à merveille.  S’il convient de reconnaître que nous sommes la première génération à pouvoir exercer l’autodestruction par des armes nucléaires, biologiques ou la crise socioécologique, existe-t-il néanmoins une réelle « révélation » maya, biblique ou autre, décrivant le déroulement du futur?  Ne convient-il pas de situer ces prophéties dans leur contexte social et théologique? 

     À la différence de la perception courante, le mot prophète (en hébreu nabî, signifie littéralement « quelqu'un qui annonce » d'où le grec prophetes « quelqu'un qui parle au nom de ». Le terme le plus proche en français est héraut. Les prophètes ne sont donc pas concernés par le futur mais par le présent. Le terme nabî n’est jamais employé pour désigner une personne dévoilant l'avenir. Lorsqu'ils/elles se réfèrent au futur, c'est pour mettre uniquement en relief  leur espérance pour le moment présent. Par exemple, l'oracle d'Isaïe 7,14, n'annonce pas la naissance de Jésus mais tout simplement celle d'un fils ; signe du soutien divin au roi Achaz. Une relecture chrétienne y a perçu une figure messianique. Il en va de même pour le livre de l’Apocalypse. Son auteur cherche avant tout à réconforter des communautés chrétiennes persécutées par l’Empire romain.

     Si l’Apocalypse est associée spontanément à une « prophétie de l’avenir », elle « clôt » une « prophétie du passé », selon l’expression d’André Beauchamp [1], constituée des premiers récits de la Genèse. Les textes apocalyptiques et ceux de la Genèse représentent des images traduisant la conviction que la divinité donne le sens ultime de l’histoire. Les livres de l’Apocalypse et de la Genèse sont avant tout des métaphores et non des faits éprouvés.

     Autrement dit,  la « venue finale » du Christ, dépeinte dans l’Apocalypse, s’avère tout aussi symboliquement vraie, mais non factuelle, que la création vétérotestamentaire de la première femme et du premier homme. Concrètement, cela implique que si l’humanité procède au suicide collectif, la Terre et l’univers poursuivront leur destin respectif sans les êtres humains. Il ne demeurera de nous que des vestiges matériels ou immatériels, mais il n’y aura plus personne pour les interpréter.

     À l’heure des défis inédits, ne convient-il pas de renouer avec l’essence du message évangélique : oeuvrer contre les forces de mort, qu'elles soient économiques, politiques ou sociales afin de construire ensemble le projet, toujours inachevé, d’un ciel nouveau et d’une terre nouvelle (Ap 21,1)?

[1] André Beauchamp, L’église et l’environnement, Montréal, Fides, 2009.

Patrice Perreault

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La renaissance d'un peuple : la vision d'Ézéchiel