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SAINT PAUL (3/12)

 

Paul, ministre de l'Évangile

saint PaulServiteur de Jésus Christ et apôtre envoyé par Dieu, Paul exerce sa mission apostolique comme un ministère de la charité et de l’Évangile.

     Paul utilise un troisième terme pour définir, cette fois, la nature ministérielle de son service. Il s’agit du mot grec diakonia que l’on peut traduire par « ministère ». À ce mot, est rattaché celui de diakonos, « ministre ». Le mot « diaconie » fait habituellement référence pour nous à un service matériel (voir Ac 6 et 8).

     Paul définit sa mission apostolique comme une diaconie de l’Évangile qui est révélation du mystère de Dieu : «  Mais il faut que, par la foi, vous teniez, solides et fermes, sans vous laisser déporter hors de l’espérance de l’Évangile que vous avez entendu, qui a été proclamé à toute créature sous le ciel, et dont moi, Paul, je suis devenu le ministre (diakonos). » (Col 1,23).

     Paul se livre corps et âme à l’exercice de ce ministère qu’il perçoit comme l’offrande en sacrifice spirituel de sa propre vie : « Car Dieu m’en est témoin, lui à qui je rends un culte en mon esprit en annonçant l’Évangile de son Fils » (Romains 1, 9); « En vertu de la grâce que Dieu m’a donnée d’être un officiant de Jésus Christ auprès des païens, consacré au ministère de l’Évangile de Dieu, afin que les païens deviennent une offrande qui, sanctifiée par l’Esprit Saint, soit agréable à Dieu. » (Rm 15, 15-16). Ce vocabulaire sacrificiel nous indique que le ministère n’est pas extérieur à celui qui l’exerce. Au contraire, il est dans la nature du ministre de consacrer sa vie et sa personne à Dieu qui l’a choisi. Le ministre chrétien ne peut convaincre d’autres personnes à s’attacher au Christ et à lui offrir leur vie sans faire de sa propre vie une offrande à Dieu. 

     Paul a la conviction de ne pouvoir se soustraire à sa vocation de serviteur de l’Évangile, puisqu’elle est liée à son élection comme apôtre.

Annoncer l’Évangile n’est pas un motif d’orgueil pour moi, c’est une nécessité qui s’impose à moi: malheur à moi si je n’annonce pas l’Évangile! Si je le faisais de moi-même, j’aurais droit à un salaire; mais si j’y suis contraint, c’est une charge qui m’est confiée. Quel est donc mon salaire?  C’est d’offrir gratuitement l’Évangile que j’annonce, sans user des droits que cet Évangile me confère. (1 Co 9, 16-18)

     Cette nécessité d’annoncer l’Évangile a un motif bien précis. L’annonce de l’Évangile relève de l’initiative de Dieu qui a envoyé son Fils dans le monde pour réaliser le salut des êtres humains en leur offrant, par Jésus, une nouvelle manière de vivre en relation avec Dieu. Cet Évangile concerne la réconciliation des êtres humains avec Dieu par la mort et la résurrection de Jésus. L’apôtre qui est choisi par Dieu participe donc à la vaste réalisation du projet de Dieu dans l’histoire humaine et, de ce fait, ne peut se soustraire à la charge qui lui est confiée.

     Le premier but de l’annonce de l’Évangile est de conduire les êtres humains à l’obéissance de la foi (Rm 1,5). La foi permet aux êtres humains d’accueillir le salut comme un don qui relève de l’initiative de Dieu et non des œuvres humaines. Le salut ultime de l’être humain est de vivre éternellement et pleinement. La foi ne peut donc naître que de l’annonce de l’Évangile de la mort et de la résurrection de Jésus (Rm 10,14-17). L’annonce de l’Évangile permet donc aux êtres humains d’accueillir leur salut dans le Christ et de lier leur destinée à la sienne (Ep 3,16-19).

     Tout le ministère de Paul a été consacré à conduire les hommes à la connaissance de la foi et à les guider dans la croissance de cette foi. L’importance de l’œuvre de Dieu est tellement grande qu’elle suffit à elle seule à combler l’apôtre de satisfaction de travailler à une telle œuvre:

J’ai donc lieu de m’enorgueillir en Jésus Christ, au sujet de l’œuvre de Dieu. Car je n’oserais rien mentionné, sinon ce que Christ a fait par moi pour conduire les païens à l’obéissance, par la parole et par l’action, par la puissance des signes et des prodiges, par la puissance de l’Esprit. Ainsi, depuis Jérusalem, en rayonnant jusqu’à l’Illyrie, j’ai pleinement assuré l’annonce de l’Évangile du Christ. (Rm 15, 18-19).

Yves Guillemette

Suite de la série :
L'Église, Corps du Christ

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Laissez les morts enterrer leurs morts : l’heure est arrivée !