LE MESSIANISME (2/4) |
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Emmanuel : « Dieu-avec-nous »En 734 av. J.C. Achaz, descendant de David et donc « fils de Dieu », est assiégé a Jérusalem par les rois d'lsraël et de Damas, dans le but de le détrôner, et d'établir à sa place un étranger! Dans cette crise qui met en cause le messianisme davidique, le prophète Isaïe se dresse bravement pour dénoncer le complot, voué à l'échec, si le roi Achaz renouvelle sa foi en son Dieu (Isaïe 7,9). Malgré l'incrédulité du roi, Isaïe confirme avec force que Yahweh lui-même va libérer son peuple de cette menace par l'avènement d'un autre descendant de David; par trois oracles prodigieux, Isaïe proclame avec grande précision ce qui rend un fils de David aussi un « fils de Dieu ». Dans un premier temps, il réitère sa foi en la présence de Yahweh au sein de son peuple en fabriquant ce beau nom symbolique : Emmanuel, « Dieu-avec-nous » (Isaïe 7,14). Toutefois, pour que cette présence soit vraie, le prince qui mérite de porter ce nom se conduira comme Dieu lui-même se conduirait en agissant selon la science du bien et du mal, qui est une caractéristique divine (Gn 3,22), et que David (2 S 14,17) et Salomon (1 R 3,9) ont exercée. Mais que signifie donc une telle science? À deux reprises Isaïe explicite sans équivoque cette formule sans doute un peu obscure. Encore une fois il annonce la naissance de ce roi merveilleux (Isaïe 9,5-6) en lui attribuant un long nom qui le décrit comme un fils de Dieu, parce qu'il établira son règne sur le droit et la justice; il est donc évident que c'est par son respect de la dignité de l'homme, que les lois de l'Alliance conclue au Sinaï protègent de moultes façons, que le « Messie » sera réellement une présence de Dieu dans le monde. Pour Isaïe, un tel événement est la manifestation concrète de l'amour infrangible de Dieu pour son peuple. Dans une dernière intervention, Isaïe nous donne la plus belle définition du messianisme de toute l'histoire d'lsraël (Isaïe 11,1-9) . C'est l'Esprit de Dieu, sa force personnelle, qui investit ce vrai roi consacré (oint-messie), puisque la justice est le seul vêtement royal qui lui convient. En effet, dans son royaume, le pauvre, cette quantité négligeable de tous les régimes politiques, est le premier bénéficiaire de la justice royale. Un royaume ainsi animé, pour le prophète, c'est déjà le paradis sur terre, puisque le respect que Dieu porte à tout homme est enfin incarné dans celui que son Messie répand à travers tout son règne. C'est ainsi que Dieu veut se faire connaître à nous. Suite de la série : Article précédent
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