chronique du 28 janvier 2000 |
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Le nom et le pays d'origine des magesUne personne m'a demandé d'où viennent les noms des rois mages: Melchior, Balthasar et le dernier dont j'ai oublié le nom. Quelle est l'origine de ces noms? (C. Miller) Comment savoir le pays d'origine des rois mages? La forme des présents qu'on leur met dans les mains dans nos crèches nous met-elle sur une piste? (R. Lasablonnière) Durant le temps des Fêtes, nous avons reçues plusieurs questions sur les récits de l'enfance. La plupart étaient simples à répondre, mais ces deux questions sur les Mages demandaient une réponse un peu plus élaborée. Comme les questions sont très proches, j'ai décidé de les traiter ensemble. Les mages et le texte évangéliqueL'Évangile selon Matthieu (2,1-12) est le seul à rapporter la venue des mages guidés par l'étoile:
N'avez-vous pas remarqué quelque chose? D'abord, dans l'évangile, on n'indique pas leur nombre. À cause des trois présents mentionnés, on a déduit qu'ils étaient trois. Mais cette conclusion ne s'impose pas. Ensuite, l'évangile ne dit pas qu'ils étaient rois. Il semble que, dans notre tradition populaire, nous nous soyons inspirés de textes de l'Ancien Testament (« les rois... enverront des présents », Ps 72,10; voir aussi Is 60,2). En fait, le mot « mages », tel que rapporté dans l'évangile, pointe davantage vers des astrologues ou des prêtres de cultes anciens (perses ou mèdes). L'origine des magesLe texte évangélique ne donne qu'une indication vague de l'origine des mages. Elle parle « d'Orient », ce qui indique l'Est par rapport à la Terre Sainte. Ce pourrait être la Babylonie, la Perse, la Syrie ou autre. En fait, l'indication n'est pas plus précise et laisse place à plusieurs possibilités. Les dons offerts nous orientent vers l'Arabie et/ou la Syrie, sans exclure d'autres possibilités. De toute évidence, l'évangéliste Matthieu ne s'intéresse pas directement aux mages, mais plutôt aux signes dont ils sont porteurs dans le récit. Les détails quant à leur nombre, à leur origine et à leur nom seront comblés plus tard par la tradition populaire. La tradition populaireNotre imaginaire est beaucoup imprégné d'écrits tardifs. Ce n'est qu'au VIe siècle qu'un écrit araméen leur donne un nom (et fixe leur nombre à trois) : Melkon (ou Melchior), Balthasar et Gaspard. Dans l'Église latine, ce n'est qu'au Moyen-Âge (IXe siècle) qu'il en sera question. Notons finalement que la tradition des crèches de Noël remonte à François d'Assise, au jour de Noël 1223. Depuis ce temps, s'est répandue la coutume de reproduire, souvent avec les talents artistiques locaux, la scène de la visite de mages. Peu d'entre elles ont d'abord un souci « historique », c'est-à-dire voulant reproduire avec exactitude la scène d'origine. En fait, la tendance est davantage suscité par le désir d'indiquer que le Christ nous atteint jusqu'à chez-nous, si bien que les Inuits réaliseront une crèche qui situe la scène dans l'Arctique, les Africains en Afrique, etc. Pour ceux qui sont de culture occidentale, la plupart de leurs crèches sont inspirées des grandes œuvres d'art du Moyen-Âge, de la Renaissance ou autres. On ne peut donc pas se fier à leur représentation pour savoir ce qui a pu se passer après la naissance de Jésus. Quelques références
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