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Archéologie
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chronique du 12 octobre 2007
 

J�rusalem incendi�e : le sort d�une ville royale

Siège et prise de Jérusalem

Si�ge et prise de J�rusalem par Nabuchodonosor (d�tail) (J�r�mie 52)
Enluminure sur parchemin (circa 975)
Beatus d'Urgell Ms 26 f� 209

Nous connaissons tous le nom du roi de Babylone, Nabuchodonosor, qui mit fin � quatre si�cles d�histoire royale � J�rusalem, en 587 avant J.-C. Le chroniqueur officiel de la dynastie davidique nous a transmis l�essentiel de cet �v�nement tragique, sans omettre de nous en donner d�abord la raison explicative (2 R 24,18�25,21 = Jr 52,1-27). En effet nous pouvons lire que � S�d�cias (dernier roi de Juda) fit ce qui d�pla�t � Yahv�, tout comme avait fait Joiaq�m. Cela arriva � J�rusalem et � Juda � cause de la col�re de Yahv�, tant qu�enfin il les rejeta de devant sa face ï¿½. Cette remarque-refrain est inscrite dans chacun des r�sum�s des rois de J�rusalem, sauf pour Ez�chias et Josias, puisque tous ont �t� infid�les aux exigences de l�Alliance, si bien �voqu�es dans toute la pr�dication proph�tique. Si Dieu est en col�re, c�est que son peuple l�a reni�! C�est donc par sa propre faute que Juda est marqu� pour sa fin :

� En la neuvi�me ann�e de S�d�cias, au dixi�me mois, le 10 du mois (= fin d�cembre 589), Nabuchodonosor, roi de Babylone, vint attaquer J�rusalem avec toute son arm�e; il campa devant la ville et la cerna d�un retranchement. La ville fut assi�g�e jusqu�� la onzi�me ann�e de S�d�cias (= 587). Au quatri�me mois (= juin-juillet), le 9 du mois� une br�che fut faite au rempart de la ville. Au cinqui�me mois (ao�t-septembre), le 7 du mois, Nabuzardan, officier du roi de Babylone, fit son entr�e � J�rusalem. Il incendia le Temple de Yahv�, le palais royal et toutes les maisons de J�rusalem. Les troupes babyloniennes� abattirent les remparts qui entouraient J�rusalem. ï¿½ (2 R 25,1-10)

Plan de Jérusalem

Plan de J�rusalem

�����Il est normal que ces quelques lignes emprunt�es au chroniqueur du deuxi�me livre des Rois aient toujours �t� pr�sentes � l�esprit de tous les fouilleurs de la ville de J�rusalem depuis un si�cle d�j�. Mais ce sont d�abord les travaux de K. Kenyon et R. de Vaux (1961-1967), et surtout ceux de N. Avigad et Y. Shiloh (1968 � aujourd�hui) qui les ont illustr�es avec force.
Gr�ce � leurs d�couvertes pr�cises, nous pouvons maintenant d�terminer les limites de la ville au temps des Canan�ens et de David (partie ray�e du plan), ses extensions au temple de Salomon (ligne continue) et au temps des rois du VIIIe si�cle (ligne bris�e; la double ligne indique les limites de la vieille ville actuelle). Toutefois c�est la partie la plus ancienne de J�rusalem qui a �t� fouill�e de fa�on presque exhaustive (� cit� de David ï¿½ du plan). Les r�sultats de ces travaux pourraient faire l�objet de plusieurs chroniques; nous ne retiendrons ici que les signes du passage d�sastreux de Nabuchodonosor.

�����Partout dans les aires fouill�es de cette partie de la ville, nous rencontrons une couche de destruction violente, bien dat�e par la poterie nombreuse qui s�y trouve, soit le d�but du VIe si�cle avant J.-C. Les pierres des murs de maisons et du rempart ont culbut� sur la pente accentu�e de la colline; une �paisse couche de cendres recouvre la plupart des sols de maisons. Dans cette couche de cendres on y trouve souvent de grosses poutres de bois calcin�, m�lang�es � des morceaux de pl�tre et de roseaux : il s�agit �videmment des toits qui se sont effondr�s dans les maisons. � certains endroits l�incendie a �t� si intense que les pierres des murs ont m�me �clat� par la force de la chaleur. Les auteurs de cette destruction ont laiss� leur signature, en quelque sorte, puisque des pointes de fl�ches triangulaires (elles sont munies de trois bords tranchants) et � douille sont nombreuses dans ces d�bris : ce sont l� les fl�ches typiques des babyloniens! Les fl�ches isra�lites, encore plus nombreuses, n�ont que deux bords tranchants. Il est par contre remarquable qu�aucun squelette n�a �t� d�couvert � date dans ces d�combres : les jud�ens ont-ils eu le temps de fuir au moment de l�assaut final, ou les morts ont-ils tous �t� ensevelis apr�s le d�sastre? Nous ne le saurons peut-�tre jamais!

�����Le quartier de la ville de David, juste derri�re la source de Gihon, devait �tre habit� par des gens importants de ces derni�res ann�es du royaume de Juda, si on en juge par quelques d�couvertes significatives dans trois maisons.

Plan des fouilles de trois maisons typiques

Plan des fouilles de trois maisons typiques

�����La maison d�Ahiel (ainsi nomm�e � cause d�une inscription trouv�e dans les cendres) pr�sente le plan typique de la maison isra�lite : une cour centrale ouverte entour�e de trois salles ferm�es; elle avait un deuxi�me �tage bien meubl� car dans les d�bris atteignant deux � trois m�tres d��paisseur on y trouve un beau mobilier en bois et en m�tal, et de tr�s nombreux outils de bronze. Un riche artisan devait donc l�habiter.

�����Un peu plus au nord, une autre maison que l�on d�signa par l�adjectif � br�l�e ï¿½ � cause des 5 cm de cendres sur son sol, renfermait aussi un riche mobilier de bois incrust� d��l�ments d�coratifs en os et en ivoire, une caract�ristique des palais et des maisons riches (Ps 45,9; Am 3,15; 6,4).

������ l�est de ces deux maisons, une autre, si d�truite que son plan n�a pu �tre �tabli, a quand m�me caus� une surprise aux fouilleurs : un lot de 51 bulles fut retir� des d�bris. On appelle � bulle ï¿½ une petite pastille de glaise que l�on fixe sur les ficelles qui attachent un papyrus : c�est sur cette pastille que le sceau d�un officiel (scribe ou propri�taire) est appliqu� pour authentifier le document. Le feu de l�incendie a compl�tement d�truit les papyrus, mais a � cuit ï¿½ � tout jamais la glaise des bulles, laissant voir clairement la trace des ficelles d�un c�t�, et l�inscription, de l�autre. Or un des sceaux porte le nom de � Gemaryahu fils de Shafan ï¿½, qui pourrait bien �tre ce fonctionnaire devant qui Baruk lut le rouleau des oracles de J�r�mie! (Jr 36,10). Chose certaine, cette maison devait �tre celle d�un scribe bien connu de J�rusalem au temps de cette catastrophe finale.

�����C�est au milieu de cet amoncellement de d�bris que les rescap�s de 587 ont am�nag� de pauvres logis qu�ils ont habit�s pendant les ann�es de l�exil.

Guy Couturier, CSC

Source : Parabole xi/1 (1988).

 

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H�rodion�: tombeau d�H�rode le Grand

 

 

 

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