chronique du 12 octobre 2007
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J�rusalem incendi�e : le sort d�une ville royaleSi�ge et prise de J�rusalem par Nabuchodonosor (d�tail) (J�r�mie 52) Nous connaissons tous le nom du roi de Babylone, Nabuchodonosor, qui mit fin � quatre si�cles d�histoire royale � J�rusalem, en 587 avant J.-C. Le chroniqueur officiel de la dynastie davidique nous a transmis l�essentiel de cet �v�nement tragique, sans omettre de nous en donner d�abord la raison explicative (2 R 24,18�25,21 = Jr 52,1-27). En effet nous pouvons lire que � S�d�cias (dernier roi de Juda) fit ce qui d�pla�t � Yahv�, tout comme avait fait Joiaq�m. Cela arriva � J�rusalem et � Juda � cause de la col�re de Yahv�, tant qu�enfin il les rejeta de devant sa face �. Cette remarque-refrain est inscrite dans chacun des r�sum�s des rois de J�rusalem, sauf pour Ez�chias et Josias, puisque tous ont �t� infid�les aux exigences de l�Alliance, si bien �voqu�es dans toute la pr�dication proph�tique. Si Dieu est en col�re, c�est que son peuple l�a reni�! C�est donc par sa propre faute que Juda est marqu� pour sa fin :
Plan de J�rusalem �����Il est normal que ces quelques lignes emprunt�es au chroniqueur du deuxi�me livre des Rois aient toujours �t� pr�sentes � l�esprit de tous les fouilleurs de la ville de J�rusalem depuis un si�cle d�j�. Mais ce sont d�abord les travaux de K. Kenyon et R. de Vaux (1961-1967), et surtout ceux de N. Avigad et Y. Shiloh (1968 � aujourd�hui) qui les ont illustr�es avec force. �����Partout dans les aires fouill�es de cette partie de la ville, nous rencontrons une couche de destruction violente, bien dat�e par la poterie nombreuse qui s�y trouve, soit le d�but du VIe si�cle avant J.-C. Les pierres des murs de maisons et du rempart ont culbut� sur la pente accentu�e de la colline; une �paisse couche de cendres recouvre la plupart des sols de maisons. Dans cette couche de cendres on y trouve souvent de grosses poutres de bois calcin�, m�lang�es � des morceaux de pl�tre et de roseaux : il s�agit �videmment des toits qui se sont effondr�s dans les maisons. � certains endroits l�incendie a �t� si intense que les pierres des murs ont m�me �clat� par la force de la chaleur. Les auteurs de cette destruction ont laiss� leur signature, en quelque sorte, puisque des pointes de fl�ches triangulaires (elles sont munies de trois bords tranchants) et � douille sont nombreuses dans ces d�bris : ce sont l� les fl�ches typiques des babyloniens! Les fl�ches isra�lites, encore plus nombreuses, n�ont que deux bords tranchants. Il est par contre remarquable qu�aucun squelette n�a �t� d�couvert � date dans ces d�combres : les jud�ens ont-ils eu le temps de fuir au moment de l�assaut final, ou les morts ont-ils tous �t� ensevelis apr�s le d�sastre? Nous ne le saurons peut-�tre jamais! �����Le quartier de la ville de David, juste derri�re la source de Gihon, devait �tre habit� par des gens importants de ces derni�res ann�es du royaume de Juda, si on en juge par quelques d�couvertes significatives dans trois maisons. Plan des fouilles de trois maisons typiques �����La maison d�Ahiel (ainsi nomm�e � cause d�une inscription trouv�e dans les cendres) pr�sente le plan typique de la maison isra�lite : une cour centrale ouverte entour�e de trois salles ferm�es; elle avait un deuxi�me �tage bien meubl� car dans les d�bris atteignant deux � trois m�tres d��paisseur on y trouve un beau mobilier en bois et en m�tal, et de tr�s nombreux outils de bronze. Un riche artisan devait donc l�habiter. �����Un peu plus au nord, une autre maison que l�on d�signa par l�adjectif � br�l�e � � cause des 5 cm de cendres sur son sol, renfermait aussi un riche mobilier de bois incrust� d��l�ments d�coratifs en os et en ivoire, une caract�ristique des palais et des maisons riches (Ps 45,9; Am 3,15; 6,4). ������ l�est de ces deux maisons, une autre, si d�truite que son plan n�a pu �tre �tabli, a quand m�me caus� une surprise aux fouilleurs : un lot de 51 bulles fut retir� des d�bris. On appelle � bulle � une petite pastille de glaise que l�on fixe sur les ficelles qui attachent un papyrus : c�est sur cette pastille que le sceau d�un officiel (scribe ou propri�taire) est appliqu� pour authentifier le document. Le feu de l�incendie a compl�tement d�truit les papyrus, mais a � cuit � � tout jamais la glaise des bulles, laissant voir clairement la trace des ficelles d�un c�t�, et l�inscription, de l�autre. Or un des sceaux porte le nom de � Gemaryahu fils de Shafan �, qui pourrait bien �tre ce fonctionnaire devant qui Baruk lut le rouleau des oracles de J�r�mie! (Jr 36,10). Chose certaine, cette maison devait �tre celle d�un scribe bien connu de J�rusalem au temps de cette catastrophe finale. �����C�est au milieu de cet amoncellement de d�bris que les rescap�s de 587 ont am�nag� de pauvres logis qu�ils ont habit�s pendant les ann�es de l�exil.Source : Parabole xi/1 (1988).
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