chronique du 20 octobre
2006
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Le sceau de Yerahméel, fils du roi Lobjet dune chroniques antérieure avait porté sur la découverte de lempreinte dun sceau, inscrit au nom dun certain Baruk, fils de Nériah, le scribe. Daprès la forme des lettres, le sceau doit être daté vers la fin du VIIe siècle ou au début du VIe, donc au temps du prophète Jérémie; il se pourrait donc que nous soyons en présence du sceau de ce Baruk, scribe et ami de Jérémie, qui fut celui qui a copié la première collection des oracles du prophète (Jr 36,4ss). Cette empreinte faisait partie dun lot de bulles découvert en Judée, mais sans plus de précision sur sa provenance. On appelle « bulle » une petite boule de glaise qui a servi à sceller les ficelles dun rouleau de parchemin ou de papyrus : on voit très bien les traces de ces ficelles et des fibres du papyrus sur un des côtés de la glaise, et lempreinte du sceau sur lautre côté. La présente chronique veut attirer lattention sur une autre bulle qui faisait partie du même lot. Lempreinte du sceau Lempreinte laisse bien voir un sceau allongé comportant deux lignes décriture séparées par une double ligne, comme il arrive souvent sur les sceaux israélites du VIIIe au VIe siècles. Lécriture est très nette et ne présente aucune difficulté pour sa lecture : le sceau est inscrit au nom de Yerahméel, fils du roi. Le titre « fils du roi » est bien connu dans lAncien Testament, comme désignation générale dune classe élevée de la société israélite; par contre, seuls quatre personnages précis en sont qualifiés (1 R 22,26; Jr 36,26; 38,6; 2 Ch 28,7). Actuellement le titre est attesté sur six sceaux israélites, dont celui de Yerahméel. On est daccord, en principe, pour voir là la désignation dun prince, sans pouvoir pour autant préciser la fonction politique que de tels personnages exerçaient au sein du royaume. Le nom propre « Yerahméel »,
qui signifie Dieu aime ou a compassion, est aussi bien connu dans lAncien
Testament, mais une fois seulement un personnage ainsi nommé est
aussi qualifié de « fils du roi », dans les
termes exacts de notre sceau. Il sagit de ce « Yerahméel,
fils du roi » que le roi Joiaqim envoie pour arrêter
Jérémie et son fidèle ami, « Baruk,
fils de Nériah , le scribe » : « Joiaqim
ordonna à Yerahméel, fils du roi, à Serayahu, fils
de Azriel, à Shelemyahu, fils de Abdéel, de saisir Baruk,
le scribe, et Jérémie, le prophète. »
(Jr 36,26) Une chronique antérieure avait donné les
raisons qui nous invitaient à identifier le Baruk du sceau avec
le Baruk de Jérémie 36. Comme le sceau de Yerahméel
a été trouvé avec celui de Baruk, nous sommes donc
encore fortement enclins à voir le même personnage dans ces
deux instances. Il faut ajouter que la forme des lettres du sceau de Yerahméel
est de la même époque que celle du sceau de Baruk, soit à
la fin du VIIe ou au début du VIe siècle. Il est donc passionnant
de trouver ainsi deux empreintes de sceaux authentifiant des documents
israélites vers la fin de la monarchie, dont les propriétaires
se trouvent réunis dans un même verset du livre de Jérémie,
et définis par les mêmes titres. Source : Parabole vi/4 (1984). Article
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