chronique du 14 octobre 2005 |
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Le scribe Baruk, fils de NeriahLe scribe (sofer) interprète de la loi, comme en témoigne le Nouveau Testament, et représente laboutissement dune longue évolution. Au temps des rois dIsraël et de Juda, il exerçait une toute autre fonction. Nous rencontrons ce personnage dans les listes des grands officiers de David (2 S 8,17; 20,25) et de Salomon (1 R 4,3). Au temps dEzéchias, vers 700, cest le personnage (un certain Shebna), qui participe aux discussions avec les ambassadeurs du roi dAssyrie, Sennachérib (2 R 18,18ss). Nous le retrouvons chargé de recueillir les dons offerts pour la réparation du temple, au temps de Joas, au début du VIIIe siècle (2 R 12,11); cest encore ce fonctionnaire nommé Shaphan, qui sera chargé de mener à bien de tels travaux de réparations, sous le roi Josias, en 622; cest au cours de ces travaux que Shaphan découvrit le code de lois deutéronomiques (2 R 22,8-12). Ce haut dignitaire jouera encore un rôle très actif pendant les dernières années troublées du royaume de Juda; le prophète Jérémie en mentionne deux qui sont très mêlés à la vie politique (Jr 36,12.20; 37,15.20; etc.). Quelle fonction exacte devait-il exercer? Les historiens et les exégètes sont bien daccord pour lui attribuer le rôle de secrétaire privé du roi, étant chargé de toute sa correspondance avec les différents ministres de lintérieur; nous le trouvons aussi mêlé à des problèmes de politique extérieure; il devait donc agir aussi comme une sorte de secrétaire dÉtat. En un mot, le scribe de la période monarchique est un officier de grande importance et dont linfluence ne peut être négligée. Parfois plusieurs scribes exerçaient leur fonction en même temps. Si Jérémie a eu de sérieux démêlés avec deux de ces scribes, Elishama et Yehonatan, il a toutefois pu bénéficier de lappui dun troisième, un certain Baruk. Celui-ci, en effet, a vu à ce quun rouleau (livre) des prophéties de Jérémie soit écrit et transmis au roi Joiaqim; on sait comment le roi lacéra le rouleau, pour le jeter au feu, prophétie par prophétie, mais le fidèle Baruk en écrivit un deuxième, grâce auquel nous pouvons encore lire ce grand prophète (Jr 36,4 ss). Or ce Baruk est aussi défini comme scribe (36,26), et même on sait que son père sappelait Neriah (36,22). Une découverte toute récente vient de raviver notre intérêt pour ces deux personnages. Figure : Empreinte du sceau de Baruk Voilà cinq ans, en un lieu inconnu de Juda, on découvrit une petite motte dargile qui avait servi à sceller les cordes dun document officiel : on voit encore très bien limpression de celles-ci sur une des faces de largile. Sur la deuxième face, un sceau a été appliqué, portant une inscription de trois lignes que lon peut lire en toute certitude : « À Berekyahn, fils de Nereyahu, le scribe (sofer) ». Si nous utilisons des formes plus courtes ou plus familières de ces deux noms propres, nous pouvons dire : « À Baruk, fils de Neriah, le scribe », et nous retrouvons ainsi la formule exacte de lidentification du secrétaire-ami de Jérémie (36,32). Daprès la forme des lettres, il faut dater ce sceau de la fin du VIIe ou au début du VIe siècle, donc de la période du prophète Jérémie. Aurions-nous donc le scellé dun des documents royaux écrits par Baruk? Lhypothèse peut être faite avec beaucoup de sérieux, car ce serait un vrai hasard quun autre Neriah ait eu aussi un fils appelé Baruk, qui ait exercé lui aussi la fonction de secrétaire dÉtat! Source : Parabole v/3 (1983). Lire
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