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Archéologie
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LE SAINT-SÉPULCRE (3/8)

 

Constantin et le Saint-Sépulcre

Constantin, empereur romain (306-337), se convertit au christianisme en 323. Cet événement change l'histoire de l'Empire, surtout celle de la Palestine, et de Jérusalem. En 325, l'Empereur convoque le grand concile de Nicée pour établir l'unité de la foi, en Occident et en Orient.

     Les lieux de la crucifixion et de l'ensevelissement du Seigneur sont toujours dissimulés sous le forum romain où se dresse le grand temple érigé par Hadrien. Macaire, évêque de Jérusalem, suggère à Constantin de les nettoyer. En 326, l'Empereur ordonne la démolition de ces monuments païens; il confie à l'architecte Zénobie la construction d'un ensemble de bâtiments qui enfermeront, comme dans un écrin, les souvenirs de la Passion et de la Résurrection du Seigneur Jésus.

     Ce sera le premier édifice chrétien de Palestine bientôt suivi de trois autres, commandés aussi par Constantin: une église sur le Mont des Oliviers, en souvenir de l'Ascension du Seigneur, une autre à Bethléem, sur la grotte de la Nativité, et enfin une quatrième, au sud du pays, à Hébron, en l'honneur de saint Abraham.

     Un témoin oculaire de ces travaux de Constantin nous a laissé de nombreuses notes et descriptions de ces bâtiments, surtout de ceux de Jérusalem. Eusèbe, né en Palestine vers 280, devient évêque de Césarée, en 340. À la mort de Constantin (337), il publie un long panégyrique de l'Empereur: Vie de Constantin. C'est une mine de renseignements très fiables, car il était à la fois un grand homme de lettres et un historien.

     La présente chronique se limite à la présentation générale du Saint-Sépulcre, sur la base de ce grand témoin, et, bien sûr, à la lumière des résultats des travaux d'archéologie effectués au cours des dernières années.

     Eusèbe rapporte ainsi la découverte de la tombe du Seigneur: « Ces ordres (de démolir le temple de Vénus) n'eurent pas été sitôt exécutés et on n'eut pas sitôt creusé jusqu'à l'ancienne hauteur de la terre, que l'on vit, contre toute sorte d'attente, le très saint et très auguste tombeau d'où le Sauveur était autrefois ressuscité et on admira, dans la découverte de ce sanctuaire, la plus fidèle et la plus vive image que l'on eût jamais pu désirer, du mystère de sa glorieuse résurrection ».

     Eusèbe ne nous dit pas comment on a pu identifier le vrai tombeau. Notons aussi qu'il abandonne vite le terme de « tombeau » pour le remplacer par celui de « résurrection » (anastasis): c'est donc la Résurrection qui donnera à cette construction son véritable nom.

     Quatre éléments distincts constitueront donc ce grand ensemble constantinien. Le plan (fig. 1) que nous présentons ici est très schématique; suivront dans les prochaines chroniques, appuyées sur des observations archéologiques, des précisions sur chacune des parties.

     Voyons d'abord la plus importante, celle qui a la forme d'une rotonde, surmontée d'une coupole (A); on l'a justement appelée Agia Anastasis, la « Sainte Résurrection ». Creusée dans le rocher, elle isolait, en son centre, la tombe ou le sépulcre de Jésus.

     Devant cette rotonde, on a aménagé un atrium (cour carrée), à ciel ouvert (B), que l'on appelait parfois le « Saint-Jardin ». Dans le coin droit, en bas, on apercevait le Golgotha. Puis, on construisit, devant cette cour, l'église proprement dite, appelée le Martyrium (« témoignage ») (C). Cette église comptait cinq nefs, séparées par des colonnes; la nef centrale se terminait par une abside en forme de demi-cercle.

     Enfin on aménagea un autre atrium (D). On y accédait de l'intérieur de l'église par trois portes; trois autres grands portails (« propylées ») donnaient sur la rue principale de Jérusalem, le Cardo maximus.

     Le 17 septembre 335, une superbe cérémonie de dédicace consacra ce vaste ensemble; la rotonde n'était pas encore terminée, vu l'énormité du rocher à tailler.

     La vue d'ensemble de cette construction de Constantin apparaît sur une mosaïque du VIe siècle, retrouvée à Madaba, en Transjordanie (fig. 2 plus haut). En respectant les conventions du mosaïste, on observe dans la rue donnant sur l'atrium (c), l'escalier monumental (a), l'église avec son toit en pignon (d), un autre atrium (e) et enfin la rotonde (f). Quel document graphique précieux pour aider notre compréhension des textes!

Guy Couturier, CSC

Source : Parabole, janvier-février 1998, vol. XX numéro 3

 

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La grande rotonde de l'Agia Anastasis

 

 

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