Un psaume
de pèlerinage : le Psaume 120 (119)
1 Dans ma détresse, j'ai crié vers
le Seigneur,
Et lui m'a répondu.
2 Seigneur, délivre-moi de la langue perfide,
De la bouche qui ment.
3 Que t'infliger, ô langue perfide,
Et qu'ajouter encore?
4 La flèche meurtrière du guerrier,
Et la braise des genêts.
5 Malheur à moi : je dois vivre en
exil
Et camper dans un désert!
6 Trop longtemps, j'ai vécu parmi ces
gens
Qui haïssent la paix.
7 Je ne veux que la paix, mais quand je parle
Ils cherchent la guerre.
Le verset 5 dit « je dois vivre en exil »,
c'est la situation du psalmiste qui prie. La pauvreté du
sol en Palestine obligeait les Juifs à devenir souvent des
réfugiés économiques; ils étaient en
Égypte, en Syrie ou plus simplement aux frontières
de la Terre sainte. C'était difficile de maintenir les valeurs
morales de la Révélation biblique : vérité
dans les paroles, respect de la vie, honnêteté dans
les affaires. L'ambiance était celle du paganisme et de ses
mensonges. « J'ai crié vers le Seigneur :
délivre-moi de la bouche qui ment. » Le croyant
a bien vu que le bonheur que promettent les idoles n'est pas véritable.
À l'étranger, les croyants font l'expérience
d'une aliénation. Le juste ne se sent pas confortable dans
une ambiance contraire à sa foi. « Camper dans
un désert » (v. 5) devient un symbole du
malaise du croyant dans un système qui lui est contraire.
Un verset demande une explication :
« La flèche meurtrière du guerrier, et la
braise des genêts. » (v. 4) C'est partie d'un dialogue
fictif. Les paroles calomniatrices ont blessé l'innocent
comme des traits acérés ou l'ont inexorablement consumé
comme fait le feu de genêts, dont la combustion est lente
et tenace et qui s'éteint difficilement. Des maux vont frapper
les calomniateurs, en juste retour des maux infligés au psalmiste.
C'est Dieu qui rétablira la justice et non le psalmiste lui-même.
Le nom de Jérusalem veut dire
« ville de paix ». C'est la ville du pèlerinage.
Les moqueries des calomniateurs qui se gaussent des croyants sont
une guerre faite au croyant. Lui, le juste, trouve auprès
de Dieu la paix.
La situation des croyants qui soufrent
de l'hostilité d'un entourage sarcastique et indifférent
à Dieu crée un rapport avec le psaume pour aujourd'hui.
Il n'y a pas lieu de se décourager car l'assemblée
des fidèles dans l'eucharistie nous réconforte. Dieu
lui-même se donne à nous et l'amitié de nos
frères et soeurs dans la foi donne de l'haleine aux pèlerins
que nous sommes.
Pierre Bougie, PSS
professeur au Grand séminaire de Montréal
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La
crainte de Dieu d'après le Psaume 128 (127)
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