Action
de grâces du soir : le Psaume 4
Le Psaume 4 parle de la recherche du bonheur que
tellement d'êtres humains recherchent passionnément :
« Beaucoup demandent : "Qui nous fera voir le bonheur?" »
(v. 7). Regardez bien la réponse que propose le psalmiste
dans cette version du psaume que présente la liturgie des
heures (le bréviaire).
- 2 Quand je crie, réponds-moi,
- Dieu, ma justice!
- Toi qui me libères dans la détresse,
- Piti é pour moi, écoute ma prière!
-
- 3 Fils des hommes,
- Jusqu'où irez-vous dans l'insulte à ma gloire,
- L'amour du néant et la course au mensonge?
- 4 Sachez que le Seigneur a mis à part son
fidèle,
- Le Seigneur entend quand je crie vers lui.
- 5 Mais vous, tremblez, ne péchez pas;
- Réfléchissez dans le secret, faites silence.
- 6 Offrez les offrandes justes
- Et faites confiance au Seigneur.
- 7 Beaucoup demandent :
- « Qui nous fera voir le bonheur? »
- Sur nous, Seigneur, que s'illumine ton visage!
- 8 Tu mets dans mon coeur plus de joie
- Que toutes leurs vendanges et leurs moissons.
- 9 Dans la paix moi aussi, je me couche et je dors,
- Car tu me donnes d'habiter, Seigneur,
- Seul, dans la confiance.
Vous avez noté que dans ce
psaume très court, il y a une réflexion de sagesse.
La prière proprement dite, lorsque le psalmiste s'adresse
à Dieu, est brève. C'est une supplication :« Quand
je crie, réponds-moi, Dieu, ma justice! Toi qui me libères
dans la détress e, pitié pour moi, écoute ma
prière! » (v. 2) L'expression « qui
me libères » est à mettre en rapport avec
l'idée d'étroitesse, de resserrement, de pression,
de compression. Celui qui prie a déjà vécu
une épreuve qui l'a beaucoup tendu. Il se sentait dans l'angoisse
à cause d'une situation compliquée et stressante.
Il y a eu « élargissement » comme lorsqu'on
s'échappe d'un cachot. Le psalmiste voudrait que toute la
communauté bénéficie du même bonheur
en Dieu : « Sur nous, Seigneur, que s'illumine ton
visage! »
Le psalmiste se fait, auprès
de ceux qui se conduisent mal, zélateur et maître de
sagesse. Sur son lit, il se propose de leur dire : « Fils
des hommes, jusqu'où irez-vous dans l'insulte à ma
gloire, l'amour du néant et la course au mensonge. »
(v. 3) Le psalmiste réoriente les mondains vers la pratique
de la vertu morale, de la piété intérieure
et du culte public. Il exprime au Seigneur les sentiments profonds
de joie, de sécurité et de paix qui l'habitent, lesquels
valent infiniment mieux que des réserves de b iens matériels,
symbolisés ici par la nourriture du quotidien et le vin des
bacchanales.
Retenons pour notre propre prière,
l'offrande de soi en action de grâces pour tout ce que l'on
a reçu : « Offrez les offrandes justes. »
(v. 6) c'est-à-dire les gestes conformes à la
justice que l'on a accomplis.
Pierre Bougie, PSS
professeur au Grand séminaire de Montréal
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Dieu nous prenne en grâce et nous bénisse
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