Que Dieu
nous prenne en grâce et nous bénisse : Psaume 67
Le Psaume 67(66) est spécialement adapté
à la saison des récoltes. En fin d'été
nous sommes émerveillés devant une belle corbeille
de pommes! Si oui, nous aimerons prier avec ce psaume que nous donnons
ici selon la traduction de la Liturgie des Heures (le bréviaire).
- 2 Que Dieu nous prenne en grâce et nous bénisse,
Que son visage s'illumine pour nous;
3 et ton chemin sera connu sur la terre,
Ton salut , parmi toutes les nations.
4 Que les peuples, Dieu, te rendent grâce;
Qu'ils te rendent grâce tous ensemble!
5 Que les nations chantent leur joie,
Car tu gouvernes les peuples avec droiture,
Sur la terre, tu conduis les nations.
6 Que les peuples, Dieu, te rendent grâce;
Qu'ils te rendent grâce tous ensemble!
7 La terre a donné son fruit;
Dieu, notre Dieu, nous bénit.
8 Que Dieu nous bénisse,
Et que la terre tout entière l'adore!
On trouve deux images étonnantes
par leur originalité dans ce poème. La première
fait de Jérusalem (Sion) une mère. La ville sainte
est une mère universelle « car en elle tout homme
est né ». La deuxième concerne Dieu lui-même.
Il est un constructeur très compétent puisque c'est
lui qui a bâti Jérusalem en cité bien solide :
« Elle est fondée sur les montagnes saintes. »
De plus, Dieu veille sur la ville à la façon d'un
administrateur très sage. Il sait qui habite là car
il tient un registre. Serait-il comme un curé qui maintient
en bon ordre le registre des baptêmes?
Le poème n'a rien d'étroit
comme vision du monde. Il n'ignore pas les grandes civilisations.
Sans doute, le prophète qui l'a écrit connaît-il
la grandeur de Babylone et de l'Égypte! Il parle d'elles
comme de cultures qui connaissent Dieu : « Je cite
l'Égypte et Babylone entre celles qui me connaissent. »
Il fait allusion aux croyants qui vivent dans ces pays étrangers
et qui font connaître le Dieu d'Abraham : on anticipe
le jour où les masses croiront au vrai Dieu. Le poète
français Paul Claudel parlait de la foi comme un co-naître.
Il y aura un grand pèlerinage des nations à Sion.
La foi leur fera prendre part à une belle liturgie :
« Tous ensemble ils dansent, et ils chantent! » À
Jérusalem, tous les peuples se sentiront renaître car
Jérusalem est mère.
Nos communautés chrétiennes
d'aujourd'hui reproduisent le mythe de ce psaume. Elles réunissent
des nations nombreuses pour l'eucharistie. Les grands lieux de pèlerinage
catholiques encore mieux! Les prophètes avaient décidément
de belles intuitions qui vont s'accomplir pleinement dans la Jérusalem
céleste.
Sur un plan plus terre à terre,
les mamans peuvent tirer une leçon de vie de ce psaume. Il
faut créer la joie dans la famille : la foi est un moyen
privilégié pour le faire. Il faut reconnaître
les talents de chacun des enfants même de ceux qui sont moins
doués. La clé du bonheur est dans le rassemblement.
La saveur du pain partagé n' a pas d'égal, disait
Saint-Exupéry. Personne n'a le droit d'être heureux
tout seul, ajoutait Raoul Follereau. Le Psaume 87 nous l'enseigne
de merveilleuse façon.
Pierre Bougie, PSS
professeur au Grand séminaire de Montréal
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ma mère : le Psaume 87(86)
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