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Les Psaumes

 

David
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chronique du 10 septembre 2004
 

Que Dieu nous prenne en grâce et nous bénisse : Psaume 67


Le Psaume 67(66) est spécialement adapté à la saison des récoltes. En fin d'été nous sommes émerveillés devant une belle corbeille de pommes! Si oui, nous aimerons prier avec ce psaume que nous donnons ici selon la traduction de la Liturgie des Heures (le bréviaire).

2 Que Dieu nous prenne en grâce et nous bénisse,
Que son visage s'illumine pour nous;

3 et ton chemin sera connu sur la terre,
Ton salut , parmi toutes les nations.

4 Que les peuples, Dieu, te rendent grâce;
Qu'ils te rendent grâce tous ensemble!

5 Que les nations chantent leur joie,
Car tu gouvernes les peuples avec droiture,
Sur la terre, tu conduis les nations.

6 Que les peuples, Dieu, te rendent grâce;
Qu'ils te rendent grâce tous ensemble!

7 La terre a donné son fruit;
Dieu, notre Dieu, nous bénit.

8 Que Dieu nous bénisse,
Et que la terre tout entière l'adore!

     On trouve deux images étonnantes par leur originalité dans ce poème. La première fait de Jérusalem (Sion) une mère. La ville sainte est une mère universelle « car en elle tout homme est né ». La deuxième concerne Dieu lui-même. Il est un constructeur très compétent puisque c'est lui qui a bâti Jérusalem en cité bien solide : « Elle est fondée sur les montagnes saintes. » De plus, Dieu veille sur la ville à la façon d'un administrateur très sage. Il sait qui habite là car il tient un registre. Serait-il comme un curé qui maintient en bon ordre le registre des baptêmes?

     Le poème n'a rien d'étroit comme vision du monde. Il n'ignore pas les grandes civilisations. Sans doute, le prophète qui l'a écrit connaît-il la grandeur de Babylone et de l'Égypte! Il parle d'elles comme de cultures qui connaissent Dieu : « Je cite l'Égypte et Babylone entre celles qui me connaissent. » Il fait allusion aux croyants qui vivent dans ces pays étrangers et qui font connaître le Dieu d'Abraham : on anticipe le jour où les masses croiront au vrai Dieu. Le poète français Paul Claudel parlait de la foi comme un co-naître. Il y aura un grand pèlerinage des nations à Sion. La foi leur fera prendre part à une belle liturgie : « Tous ensemble ils dansent, et ils chantent! » À Jérusalem, tous les peuples se sentiront renaître car Jérusalem est mère.

     Nos communautés chrétiennes d'aujourd'hui reproduisent le mythe de ce psaume. Elles réunissent des nations nombreuses pour l'eucharistie. Les grands lieux de pèlerinage catholiques encore mieux! Les prophètes avaient décidément de belles intuitions qui vont s'accomplir pleinement dans la Jérusalem céleste.

     Sur un plan plus terre à terre, les mamans peuvent tirer une leçon de vie de ce psaume. Il faut créer la joie dans la famille : la foi est un moyen privilégié pour le faire. Il faut reconnaître les talents de chacun des enfants même de ceux qui sont moins doués. La clé du bonheur est dans le rassemblement. La saveur du pain partagé n' a pas d'égal, disait Saint-Exupéry. Personne n'a le droit d'être heureux tout seul, ajoutait Raoul Follereau. Le Psaume 87 nous l'enseigne de merveilleuse façon.

Pierre Bougie, PSS
professeur au Grand séminaire de Montréal

 

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Sion, ma mère : le Psaume 87(86)