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Les Psaumes

 

David
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chronique du 2 avril 2004
 

Le Psaume 128 : bénédiction
sur les fidèles


Le Psaume 128 (127) dans l'ordre de la liturgie) enchante toujours ceux qui le lisent ou qui prient avec ses mots. Il est en effet d'une grande sérénité et d'un contenu très optimiste. Donnons-en la version de la liturgie des heures :

« Heureux qui craint le Seigneur
Et marche selon ses voies!
Tu te nourriras du travail de tes mains:
Heureux es-tu! À toi, le bonheur!
Ta femme sera dans ta maison
Comme une vigne généreuse,
Et tes fils, autour de la table,
Comme des plants d'olivier.
Voilà comment sera béni
L'homme qui craint le Seigneur.
De Sion, que le Seigneur te bénisse!
Tu verras le bonheur de Jérusalem
Tous les jours de ta vie, et tu verras les fils de tes fils.
Paix sur Israël! »

     Le Psaume décrit le portrait idéal d'une famille heureuse. Il évoque le moment du repas familial où les enfants sont réunis autour de la table. C'est certainement l'instant par excellence de l'amour fraternel. Quel contraste avec les premières pages de la Bible. Le Livre de la Genèse présente une famille éclatée. Une grande tension existe entre Ève et son mari Adam. Lorsque Dieu interroge Adam sur ce qui s'est passé à la suite de la séduction du serpent, il dit avec des mots qui insistent sur la distance: « La femme que tu m'as donnée... » Leurs enfants Caïn et Abel seront les victimes d'un conflit familial majeur qui se termine par un meurtre. Le sol est destiné à l'aridité: « Maudit soit le sol à cause de toi! Il produira pour toi épines et chardons. »

     Le Psaume au contraire montre une famille où le couple vit dans l'harmonie; la femme est comme une vigne généreuse. Le travail de l'homme donne une bonne nourriture: «  Tu te nourriras du travail de tes mains. » Les oliviers de la propriété servent d'images de la progéniture : «  comme des plants d'olivier. »

     Le Psaume est un psaume de sagesse puisqu'il commence par la formule: « Heureux qui... » C'est une expression typique de ce genre littéraire.

     Le bonheur provient de ce que nous dit le contexte. Nous avons ici un cantique des montées, donc un chant utilisé par les pèlerins qui se rendaient à Jérusalem pour prier au temple. Les gens qui allaient prier là savaient qu'il ne pouvait en provenir que du bonheur. Le temple était un lieu de louange pour tous. C'était aussi un lieu où la liturgie pouvait rappeler les commandements. « Une famille qui prie est une famille unie » selon le vieux dicton américain. Les Israélites en avaient déjà fait l'expérience. « Marcher selon ses voies », « craindre le Seigneur » sont des garanties de félicité, dit la Bible toute entière. Même dans l'épreuve diront d'autres écrits de sagesse. L'attachement à la Loi de Dieu est un moyen de salut puisque la Loi est un don du Seigneur.

     Un commentaire moderne du Psaume doit donner à la femme du juste un rôle moins effacé. Il doit dire aussi que le juste aura des filles qui ne sont pas mentionnées ici et qui lui apporteront beaucoup de joie. Faut-il voir encore une image de l'Église qu i goûte le bonheur autour de la table eucharistique et à qui le baptême enfante une longue et fructueuse lignée?

Pierre Bougie, PSS
professeur au Grand séminaire de Montréal

 

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Le psaume 130 ou le De profundis