Le bonheur
d'observer la Loi
Le psaume le plus long (176 versets) est le Psaume 119(118). C'est
aussi celui qui revient le plus souvent dans la célébration
de la Liturgie des heures. Il est utilisé 22 jours sur les
28 que comporte un cycle régulier de récitation des
Psaumes. D'abord plutôt rébarbatif, ce Psaume contient
des richesses spirituelles insoupçonnées qu'il est
intéressant de découvrir.
Lire le Psaume
119(118). Je suggère de le lire en entier; si quelqu'un
ne peut pas se rendre jusqu'au bout, il devrait en lire au moins
quelques sections pour se familiariser avec le style particulier
de ce Psaume.
1) Dégager le thème principal et le
thème secondaire de ce Psaume.
2) Essayer de repérer ses principales caractéristiques
littéraires.
3) Quelle place Dieu occupe-t-il dans ce Psaume?
4) Peut-on prier ce Psaume aujourd'hui?
Observations
La Loi de Dieu est le guide de vie
pour le croyant. On peut énoncer aussi le thème principal
qui court tout au long de ce Psaume. La Loi doit être entendue
ici dans le sens le plus large de Parole de Dieu révélée
aux humains; elle inclut aussi bien l'enseignement des prophètes
et des sages que la Torah proprement dite. Chaque verset - sauf
le v. 122 - contient un mot qui désigne la Parole de
Dieu : Loi, témoignages, préceptes, parole, etc.
L'auteur utilise jusqu'à dix synonymes pour désigner
la Loi divine.
Le priant - présent presque
à chaque verset - rappelle qu'il trouve son bonheur à
étudier, méditer et pratiquer la Loi du Seigneur.
Le Psaume commence d'ailleurs par une double béatitude (vv. 1-2)
pour ceux qui marchent dans la Loi et gardent le témoignage
de Dieu.
Le thème secondaire est celui
de la prière d'un juste souffrant. À plusieurs reprises,
l'auteur laisse entendre qu'il est persécuté à
cause de sa fidélité à Dieu et à sa
Parole (cf. vv. 21-23.28.39.42.50-53, etc.). Cette souffrance
a valeur éducatrice (vv. 65-68). Même si on demande
à être délivré des adversaires (cf. v. 170),
le bonheur de servir Dieu l'emporte sur tous les malheurs qui peuvent
survenir (cf. par exemple vv. 157-160; 161-162; etc.).
Ce Psaume est un véritable
défi littéraire. Il comporte 22 strophes de huit vers
chacune. Dans chaque strophe, tous les vers commencent par la même
lettre, selon l'ordre de l'alphabet hébraïque. Il est
évidemment impossible de reproduire cette caractéristique
dans une traduction, dans n'importe quelle langue. Il faudrait,
par exemple, que les vers 1 à 8 commencent tous par un A,
les vers 9 à 16 par un B, etc. Cette exigence a évidemment
contraint l'auteur à sacrifier quelque peu d'autres aspects
de sa composition. Il est impossible d'établir un plan d'ensemble
qui tiendrait compte de toutes les caractéristiques du texte.
Notons, par exemple, qu'au début de la deuxième moitié
du Psaume (vv. 89-91) on mentionne la création du monde
par la puissance de la Parole. Il s'agit d'une sorte de point central
à partir duquel les différents effets de la Parole
rayonnent dans tous les sens.
Dieu est présent à
chaque verset. A partir du v. 4, l'auteur s'adresse à
lui directement (à l'exception du v. 115). Dieu est
toujours la source de la Parole ou de la Loi. C'est lui qui promulgue
des préceptes à observer entièrement (v. 4).
En ce sens, le Psaume apparaît comme une action de grâce
pour l'initiative de Dieu qui se révèle dans sa Parole.
Même si on ne fait allusion à aucun événement
historique précis - pas même le don de Loi sur le Sinaï
- on peut penser que toute l'histoire d'Israël est révélation
du plan de Dieu.
Même si ce Psaume parle beaucoup
de la Loi, il n'est pas légaliste. C'est toute la Parole
de Dieu qui est source de bonheur, de joie, de lumière pour
le croyant et la croyante de toutes les époques. Et, pour
les chrétiens et les chrétiennes, c'est la Parole
faite chair qui est source de vie et guide tout au long de la route,
malgré les obstacles et les difficultés.
Jérôme Longtin, ptre
Article
précédent :
Le
jour que fit le Seigneur
|