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Les Psaumes

 

David
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chronique du 6 juin 2003
 

Le bonheur d'observer la Loi

Le psaume le plus long (176 versets) est le Psaume 119(118). C'est aussi celui qui revient le plus souvent dans la célébration de la Liturgie des heures. Il est utilisé 22 jours sur les 28 que comporte un cycle régulier de récitation des Psaumes. D'abord plutôt rébarbatif, ce Psaume contient des richesses spirituelles insoupçonnées qu'il est intéressant de découvrir.

     Lire le Psaume 119(118). Je suggère de le lire en entier; si quelqu'un ne peut pas se rendre jusqu'au bout, il devrait en lire au moins quelques sections pour se familiariser avec le style particulier de ce Psaume.

1) Dégager le thème principal et le thème secondaire de ce Psaume.

2) Essayer de repérer ses principales caractéristiques littéraires.

3) Quelle place Dieu occupe-t-il dans ce Psaume?

4) Peut-on prier ce Psaume aujourd'hui?

Observations

     La Loi de Dieu est le guide de vie pour le croyant. On peut énoncer aussi le thème principal qui court tout au long de ce Psaume. La Loi doit être entendue ici dans le sens le plus large de Parole de Dieu révélée aux humains; elle inclut aussi bien l'enseignement des prophètes et des sages que la Torah proprement dite. Chaque verset - sauf le v. 122 - contient un mot qui désigne la Parole de Dieu : Loi, témoignages, préceptes, parole, etc. L'auteur utilise jusqu'à dix synonymes pour désigner la Loi divine.

     Le priant - présent presque à chaque verset - rappelle qu'il trouve son bonheur à étudier, méditer et pratiquer la Loi du Seigneur. Le Psaume commence d'ailleurs par une double béatitude (vv. 1-2) pour ceux qui marchent dans la Loi et gardent le témoignage de Dieu.

     Le thème secondaire est celui de la prière d'un juste souffrant. À plusieurs reprises, l'auteur laisse entendre qu'il est persécuté à cause de sa fidélité à Dieu et à sa Parole (cf. vv. 21-23.28.39.42.50-53, etc.). Cette souffrance a valeur éducatrice (vv. 65-68). Même si on demande à être délivré des adversaires (cf. v. 170), le bonheur de servir Dieu l'emporte sur tous les malheurs qui peuvent survenir (cf. par exemple vv. 157-160; 161-162; etc.).

     Ce Psaume est un véritable défi littéraire. Il comporte 22 strophes de huit vers chacune. Dans chaque strophe, tous les vers commencent par la même lettre, selon l'ordre de l'alphabet hébraïque. Il est évidemment impossible de reproduire cette caractéristique dans une traduction, dans n'importe quelle langue. Il faudrait, par exemple, que les vers 1 à 8 commencent tous par un A, les vers 9 à 16 par un B, etc. Cette exigence a évidemment contraint l'auteur à sacrifier quelque peu d'autres aspects de sa composition. Il est impossible d'établir un plan d'ensemble qui tiendrait compte de toutes les caractéristiques du texte. Notons, par exemple, qu'au début de la deuxième moitié du Psaume (vv. 89-91) on mentionne la création du monde par la puissance de la Parole. Il s'agit d'une sorte de point central à partir duquel les différents effets de la Parole rayonnent dans tous les sens.

     Dieu est présent à chaque verset. A partir du v. 4, l'auteur s'adresse à lui directement (à l'exception du v. 115). Dieu est toujours la source de la Parole ou de la Loi. C'est lui qui promulgue des préceptes à observer entièrement (v. 4). En ce sens, le Psaume apparaît comme une action de grâce pour l'initiative de Dieu qui se révèle dans sa Parole. Même si on ne fait allusion à aucun événement historique précis - pas même le don de Loi sur le Sinaï - on peut penser que toute l'histoire d'Israël est révélation du plan de Dieu.

     Même si ce Psaume parle beaucoup de la Loi, il n'est pas légaliste. C'est toute la Parole de Dieu qui est source de bonheur, de joie, de lumière pour le croyant et la croyante de toutes les époques. Et, pour les chrétiens et les chrétiennes, c'est la Parole faite chair qui est source de vie et guide tout au long de la route, malgré les obstacles et les difficultés.

Jérôme Longtin, ptre

 

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