« Assidus
à la prière »
Dans toutes les cultures, la prière est un élément
essentiel de la religion. Les croyants et les croyantes ont toujours
eu et ont encore ce désir profond de s'adresser à
leur Dieu pour lui exprimer leurs joies et leurs peines, leurs besoins
et leurs attentes. Notre tradition chrétienne nous a transmis
un héritage presque inépuisable de formes de prières
de même qu'une riche réflexion sur le sens de la prière
et de ses différentes formes. Cette année, dans cette
chronique, je vous propose ma brève exploration du monde
des Psaumes, le seul livre consacré entièrement à
la prière, dans la Bible, et qui constitue toujours la source
principale de la prière liturgique officielle de notre Église,
la Liturgie des heures. On sait, par le Nouveau Testament, que Jésus
lui-même (Mc
14,26) et les premiers chrétiens (Col
3,16) ont prié avec les Psaumes.
Mais avant de plonger dans le Psautier,
en manière d'avant propos, voici une réflexion sur
la prière dans les premières communautés chrétiennes.
- Lire
1 Tim 2,1-8
- Quel est le contenu de la prière chrétienne selon
ce passage? « À quelles intentions »
doit-on prier?
- Quel est le fondement de cette prière?
- Quelles dispositions doit avoir la personne qui prie?
Observations
Notons tout d'abord une donnée
difficile à percevoir dans la traduction. Le passage commence
par un verbe cher à Paul: j'exhorte. C'est le terme
employé, dans les grandes épîtres, pour introduire
la section des directives pratiques et de l'enseignement moral (voir
Rm
12,1; 15,30;
16,17;
1 Co 1,10
etc...). Cette introduction souligne l'importance de ce qui suit.
L'auteur énumère ensuite
demandes, prières, supplications, actions de grâce
(v. 1). Il n'est pas facile d'établir des distinctions
précises entre chacun de ces termes. Il paraît clair
que pour l'auteur, la prière comporte à la fois demande
et remerciement, les deux aspects étant aussi inséparables
que les deux faces d'une pièce de monnaie. La prière
doit nécessairement s'ouvrir aux autres, être attentive
à tous les besoins du monde. Une attention spéciale
doit être portée aux personnes qui exercent des responsabilités
sociales et politiques puisque d'elles dépendent la paix
publique et le bonheur des citoyens (v. 2). La prière
des chrétiens doit donc avoir toujours une dimension universelle.
Elle doit aussi avoir une dimension missionnaire puisque Dieu veut
le salut de tous les humains et la connaissance par tous de la vérité
(v. 4; voir aussi v. 7).
La prière est spécifiquement
chrétienne si elle s'enracine dans le mystère du Christ
mort et ressuscité. Jésus est le seul médiateur
entre Dieu et l'humanité. C'est par lui seulement que les
humains peuvent avoir accès auprès de Dieu à
cause de l'offrande qu'il a faite à Dieu de sa propre vie
(vv. 5-6). La prière chrétienne doit être
prière en union avec le Christ et, d'une certaine manière,
prière du Christ.
Ceux et celles qui prient doivent
faire leurs les sentiments qui furent ceux de Jésus lui-même
(voir Phil
2,5) et faire disparaître de leur coeur la colère,
les disputes, en somme tout ce qui les éloigne des autres
plutôt que de contribuer à créer l'unité.
On rejoint ainsi l'enseignement de Jésus lui-même qui
commande de se réconcilier avec son adversaire avant d'offrir
un sacrifice à Dieu (voir Mt
5,23-24).
Cette brève exploration n'épuise
pas toute la richesse de la prière chrétienne. Elle
rappelle simplement certains aspects fondamentaux qui pourraient
aider, au cours des mois à venir, à faire nôtre
la prière que nous a laissée le premier peuple de
l'Alliance, les Psaumes.
Jérôme Longtin, ptre
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