Bénissons
le Seigneur : le Psaume 104 (103)
L'hymne est l'expression la plus gratuite de la prière puisqu'elle
s'adresse à Dieu, dont on veut célébrer la
grandeur, la majesté, la miséricorde et la providence.
La louange naît de l'admiration que l'on éprouve pour
Dieu, lui qui se fait connaître à travers les merveilles
de la création et de l'histoire. Le Psaume 103 exprime sans
doute la plus haute expression de la connaissance que l'on a acquise
de Dieu:
- Que je bénisse le Seigneur,
- et, du fond de mon coeur,
- son saint Nom.
- Le Seigneur est miséricordieux
- et bienveillant,
- lent à la colère et plein d'amour.
- Il n'agit pas envers nous
- selon nos péchés,
- il ne nous punit pas
- selon nos offenses.
- Psaume 103,1 .8. 10
Au plan littéraire, l'hymne
s'ouvre par une invitation à louer Dieu. Viennent ensuite
les motifs de louange en relation avec l'oeuvre de Dieu dans la
création et l'histoire. Il est intéressant de noter
que ces motifs sont presque toujours rendus par des participes présents.
Ce mode sert à exprimer la durée et la continuité
de l'action. Ainsi, les Israélites considèrent d'une
part que l'oeuvre créatrice de Dieu se poursuit continuellement;
d'autre part, les interventions de Dieu au sein de l'histoire de
son peuple ne sont pas épuisées.
Tout en affirmant que Dieu était
Créateur du monde dans lequel ils vivaient, les Israélites
n'allaient pas jusqu'à confondre Dieu avec ses créatures,
comme c'était le cas chez les peuples voisins. Le soleil,
la lune, l'eau,
la terre n'étaient pas des dieux ou des déesses. La
création chante la gloire de Dieu, les montagnes bondissent
de joie, le firmament raconte les oeuvres de Dieu qui sont toutes
faites avec sagesse. Malgré que les orages, le tonnerre,
la violence des vents pussent les épouvanter, ils y reconnaissaient
cependant des signes de la majesté et de la toute-puissance
de Dieu. Devant les merveilles de la création, les Israélites
expriment leur admiration en louant le Créateur.
Quant à l'histoire, elle est
comme un grand livre ouvert qui témoigne de la puissance
que Dieu met en oeuvre pour sauver son peuple. L'histoire n'est
pas un cercle fermé sur lui-même mais suit plutôt
une trajectoire qui s'étend depuis l'origine de l'humanité
jusqu'au rendez-vous final avec Dieu. Dieu intervient dans le déroulement
de l'histoire pour sceller avec son peuple une Alliance qui est
destinée à être offerte à toute l'humanité.
Quand Israël prie son histoire, il rend surtout gloire à
Dieu pour les événements fondateurs tels l'exode et
le don de la terre promise.
Yves Guillemette, ptre
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