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chronique du 11 mars 2007
 

Un peu plus d'huile

Seigneur, laisse-le encore cette année, le temps que j'y mette du fumier. Peut-être donnera-t-il du fruit à l'avenir (Lc 13, 8).


Depuis des mois, elle souhaitait en silence que son mari reçoive le sacrement des malades. Le prêtre passait, un vieil ami que lui tutoyait depuis toujours. Hier, assis dans son lit pour ne pas étouffer, il a dit soudain : « Va le chercher ». Il était inutile de préciser. Elle a été au presbytère. Il est venu. Quand il a eu fait l'onction, le malade a dit très sérieusement : « Mets-y un peu plus d'huile »(G. Bessière, Journal étonné, p. 73).


LIEN: La parabole du figuier a été appelée « l'Évangile de la seconde chance ». Le plaidoyer en faveur de l'arbre entre au service d'une juste compréhension de la miséricorde de Dieu, qui tient à nous donner des « secondes chances » pour que nous rompions avec le péché et que nous reprenions vie. Un peu plus de fumier pour donner à l'arbre une seconde chance de se reprendre et de porter du fruit; un peu plus d'huile pour donner au malade une meilleure chance de reprendre souffle; autrement dit, un peu plus d'attention et d'amour pour toute personne demandant qu'il lui soit donné une autre chance pour se reprendre et réorienter sa vie dans le sens du bien.


* * * * *

« Il y a une pédagogie du pardon qu'il faut tenter de mettre en pratique. Il faut du temps pour arriver à bien pardonner: c'est un vrai travail intérieur, un long entraînement, un désir qui se creuse, une décision qui mûrit. Reconnaître la liberté et la responsabilité de celui qui a fait mal. Relire le passé avec souci de rester vrai. Purifier son cœur du risque d'oubli et du désir de vengeance. Penser à l'autre avec passion et sérénité. Le cœur qui pardonne est longuement travaillé (X. De Chalendar, Le pardon, p. 78).

 

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