La tentation
du Christ
Convertissez-vous et croyez à la Bonne Nouvelle
(Marc 1, 15).
Voici une scène d'Évangile imaginée par Malcolm
Muggeridge :
Lucius Gradus Senior entend Jésus
parler et prêcher. Il est très impressionné.
Un message remarquable. Et un marché potentiel extraordinaire
dans toutes les tranches de la société.
Il prend rendez-vous avec Jésus.
Il lui offre de le prendre en charge et de construire son image.
Une nouvelle coupe des cheveux et de la barbe. Une nouvelle robe.
Des retouches à ses histoires. Un changement de décor
: des fontaines, de la musique, des témoignages venant d'étudiants
et de professeurs de l'Institut de philosophie d'Athènes.
Bien sûr il y aurait des ajustements
mineurs. Être un peu plus accommodant avec l'establishment
juif. Laisser tomber l'allusion au Fils de l'Homme devant mourir
et ressusciter - ça ne passe pas bien dans les sondages.
Les groupes-cibles aiment les histoires et les apprécieraient
davantage si le bon Samaritain devenait le Bon Observateur de la
Loi et si quelques changements mineurs étaient faits dans
le discours.
Les résultats? De plus grandes
foules, bien sûr. Une visibilité accrue. Et une augmentation
des dons (au grand plaisir de Judas Iscariote).
Jésus écoute poliment.
Il remercie Lucius Gradus et refuse son offre.
« Dommage ! », répond
l'autre. « Vous auriez pu avoir un pouvoir remarquable, une
réelle influence ».
Jésus se met en route vers
sa prochaine destination, Capharnaüm. Il ne changera pas son
discours : Convertissez-vous : le règne de Dieu est tout
proche (Connections, 1993).
*****
LIEN: Ce premier dimanche de Carême nous propose un choix
semblable à celui que Jésus a dû faire. Choisir
entre le profit personnel, le confort, la renommée ou la
gloire de Dieu.
Chronique
précédente :
Une bénévole sans statut
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