Une voix,
une présence
qui rassure
Moi, je prierai le Père, et il vous donnera un autre
Défenseur qui restera avec vous pour toujours. C'est lui
l'Esprit de vérité... Je ne vous laisserai pas orphelins,
je reviens vers vous (Jn 14, 16-18).
Robert et Suzanne attendaient leur premier enfant. À partir
du sixième mois de la grossesse, sachant que l'enfant commence
à entendre, Robert chantait tous les soirs une chanson au
tout-petit. Chaque soir la même chanson. Puis vint la naissance
du bébé, et Robert, qui était présent,
fut étonné d'entendre le nouveau-né hurler
à pleins poumons. On sait maintenant que la naissance d'un
bébé constitue pour lui un moment dépaysant
et traumatisant. De ce lieu sécurisant, bien fermé
et chaud, il est tout à coup plongé dans un monde
nouveau, incertain et aux horizons infinis. Le nouveau-né
n'est plus enveloppé, ni nourri immédiatement par
le sang de sa mère. Il est tout à coup en contact
avec l'air et la lumière. Il vit comme l'angoisse de l'isolement
et de l'inconnu, et son cri est comme un appel au secours.
Toujours est-il que Robert était
passablement désemparé par les cris du bébé
qu'on avait déposé dans les bras de la maman. Tout
à coup Robert a commencé à chanter la chanson
qu'il lui chantait tous les soirs depuis le sixième mois
de la grossesse. L'enfant a cessé immédiatement de
crier et il a tourné la tête vers son papa. Il avait
reconnu une voix qui le rassurait et le sécurisait. Il n'était
plus seul dans ce monde nouveau, il se sentait protégé
et aimé (Inspiré de Jean Vanier, Toute personne
est une histoire sacrée, pp. 66-67).
LIEN : La perspective du départ de Jésus plonge les
disciples dans une situation nouvelle et inconfortable. Ils anticipent
ce moment où ils seront séparés de Lui, où
ils n'auront plus ce contact physique avec Lui, où ils n'entendront
plus sa voix.
Jésus rassure ses disciples.
Loin d'être orphelins, ils seront comblés par la présence
de son Esprit qui les accompagnera et les « défendra
». Ils devront être attentifs à cette présence,
et reconnaître cette voix...
Bien des chrétiens(nes) se
sentent étrangers dans un monde apparemment «sans Dieu».
Certains, comme le nouveau-né, crient leurs déceptions
et leurs angoisses et aimeraient revenir en arrière. Mais
notre monde ne reste-t-il pas le monde de Dieu, «sorti de ses
mains»? Dieu ne continue-t-il pas de nous parler? N'est-il
pas possible d'entendre le chant de ce Dieu qui crée et recrée
chaque jour avec tant de générosité et d'amour?
L'Esprit, « qui reste avec nous pour toujours », n'est-il
pas notre défenseur, notre assurance et notre force dans
ce monde nouveau?
* * * * *
Au cours de notre voyage de vie,
nous croisons de nombreux guides et phares qui nous orientent dans
notre cheminement. Ils nous chuchotent des mots pleins de sagesse
et d'encouragement pour nous aider dans nos combats et nos aspirations,
et nous invitent à accéder à des nouvelles
dimensions de l'Être et de l'Existence. Ils nous font savoir
que malgré notre solitude existentielle, nous ne sommes pas
seuls, et que l'Esprit nous accompagne toujours (Les petits
miracles, II, p. 9).
Le Seigneur est avec toi.
Ce refrain de la Bible risque de
glisser sur nous. Si on le comprenait bien, tout serait intense.
Il faut que je le gagne, ce pain de la Présence. La vie d'intimité
continuelle avec Dieu. Que la Présence me remplisse!
Remplir, c'est très biblique:
Josué était rempli de l'esprit de sagesse... Jean-Baptiste
sera rempli de l'Esprit Saint... Rempli de l'Esprit Saint, Jésus
fut conduit au désert... Les Apôtres furent remplis
du Saint-Esprit... Soyez, dit Paul, remplis de l'Esprit...
La Présence, c'est l'Esprit,
mais nous pouvons aussi nous remplir du Père en disant le
Notre Père.
Nous remplir de Jésus dès
le réveil, en pensant au dialogue avec Marie-Madeleine au
matin de Pâques. Nous lui disons : « Jésus! »
Il nous répond par notre nom, et un jour commence, plein
de lui.
Être rempli de la Présence,
ça jette tellement de choses dehors. Pensées dépressives,
méchantes, soucis rongeurs, divagations, ruminations et susceptibilité.
Dire que j'ai à choisir entre
ces mauvaises présences et la Tienne! (André Sève,
365 matins, p. 326).
Chronique
précédente :
Dis-mois Seigneur, ce que je dois faire?
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