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5e dimanche ordinaire B - 8 février 2009

 

 

La compassion de Jésus

Jésus guérit la belle-mère de Pierre : Marc 1, 29-39
Autres lectures : Job 7, 1-4.6-7 ; Psaume 146(147) ; 1 Corinthiens 9, 16-19.22-23

Il arrive souvent que les êtres humains, des plus jeunes aux plus âgés, se désespèrent devant la maladie qui les accable ou la dureté de la vie qui les écrase. Comme Job, la femme, l’homme d’aujourd’hui se pose des questions devant la souffrance. Pourquoi le malheur frappe-t-il si injustement ? Qu’avons-nous fait au bon Dieu ? Pourquoi Dieu reste-t-il si silencieux ? L’évangile nous dit que ces cris sont entendus. Jésus nous révèle le cœur de Dieu en s’approchant du malheureux, en le mettant debout. Quelle Bonne Nouvelle ! Dans la foulée de Jésus ressuscité, les croyants peuvent par leurs paroles et leurs actes faciliter la marche de ceux qui ploient sous la tristesse, le découragement, le mal de vivre. Toutefois, faut-il, à la base, croire résolument et radicalement que Dieu est tendresse et proximité.

Un état fiévreux

La belle-mère de Pierre est au lit, souffrante. Dans le Premier Testament, certains passages de la Torah indiquent que la fièvre est annonciatrice de mort (Deutéronome 28, 22). Dans l’Évangile de Luc, elle est l’image de Satan. En Marc, la guérison est orientée vers le retour à la vie. Jésus est vainqueur de la mort. D’ailleurs, les récits de la fille de Jaïre (5, 41) et de l’épileptique (9, 27) mettent aussi en évidence cet aspect.

Comme une résurrection

Jésus s’approche d’elle, la prend par la main, et il la fait se lever (v. 31). Se lever! Le verbe utilisé ici traduit le mot grec êgeiren : « se lever, s’éveiller, s’élever, se mettre debout, resurgir après la mort ». Le verbe évoque la résurrection de Jésus par le Père. La force qui agit là, près des malades et des infirmes souffrant d’aliénations mentales, est déjà celle du jour de Pâques.

La souffrance de Job
(Job 7, 1-4.6-7)

La belle-mère de Pierre est fiévreuse, mais elle n’est pas seule. Job souffre d’un mal insidieux. Sa vie, jadis comblée et vécue dans la crainte de Dieu, est devenue pénible, une corvée. Sa souffrance, morale et religieuse, le mine; elle est intenable. Cet homme, autrefois riche de biens matériels et d’amis, est maintenant désabusé : ses jours sont des jours de manœuvre, ses nuits sont envahies de cauchemars. Il éprouve le vertige du néant, la nullité de son existence et il ne voit pas d’issue à son malheur. Il crie à Dieu sa souffrance, récrimine, se bagarre, accuse. Tout en étant écrasé par la souffrance, nous constatons que Job maintient le lien avec Dieu et reste en sa présence, comme si le fait d’aller au fond de son désespoir lui permettait de retrouver ses assises, la mémoire de Dieu qui guérit et élève. Dès lors les vociférations se transforment en prière : Souviens-toi, Seigneur… (v. 7).

« Tout le monde te cherche »

Lors de sa rencontre avec la malade, Jésus se tient tout à fait dans l’ici et le maintenant de la réalité de la femme. Il se fait proche d’elle, répond au désir de sa famille : On parle à Jésus de la malade (v. 30). Puis, sa compassion ne s’adresse pas seulement à une femme, dans sa maison, mais aussi à un grand nombre de malades et de possédés, en attente, fébrilement, sur la place publique : La ville entière se pressait à la porte (v. 33).

Voilà pour le soir, mais le lendemain, Jésus est encore attendu : on le réclame afin qu’il manifeste à nouveau sa puissance et son autorité. Jésus répond alors aux disciples qui l’informent de son succès qu’ils doivent partir ailleurs : le Royaume qui advient par sa parole et ses actes doit rejoindre d’autres brebis, car son salut est universel : Partons ailleurs, dans les villages voisins, afin que là aussi je proclame la Bonne Nouvelle… (v. 38).

Le secret de l'agir de Jésus

Jésus est sorti de Dieu et il est passionnément à l’œuvre dans son milieu. Où puise-t-il son dynamisme pour être inlassablement et fidèlement en état de service, pour discerner où il va et accomplir la volonté de son Père qui désire le bonheur de tous ? Jésus, dit le récit, se leva. Il sortit et alla dans un endroit désert, et là, il priait. En fait, il n’est pas qu’un guérisseur, il ne travaille pas pour sa propre gloire, mais pour répondre à Dieu afin que les gens puissent découvrir Dieu.

Jésus se tient dans l’effacement en refusant que les démons dévoilent son identité (v. 34); il sait vivre en retrait, loin de l’enthousiasme des foules pour se tourner vers son Père. Le Père est sa source, le fondement de sa vie; là, à l’intime de son être, il rencontre Celui qu’il appelle Abba. Sa mission se résume en un incessant va-et-vient entre l’amour manifesté aux malheureux et sa rencontre intime avec Celui qui l’a envoyé.

À l'instar de Jésus, l'engagement des disciples

Dans le récit évangélique, la belle-mère, une fois guérie, se mit à servir. Au-delà de la guérison, cette femme poursuit sa vie dans le don offert à autrui.

Dans la 2e lecture, l’apôtre Paul fait corps avec sa mission d’annoncer l’Évangile du Christ : c’est une nécessité qui s’impose à moi (v. 16), c’est-à-dire une nécessité interne, un devoir impérieux, une fidélité à Dieu qui l’a choisi. Passionné, ardent, embrasé d’un grand feu intérieur, il affronte ses contradicteurs, subit les persécutions et est tout dévouement aux communautés qu’il a fondées. Il affirme : Libre à l’égard de tous, je me suis fait le serviteur de tous (v. 22).

Il est bon de regarder ces croyants qui nous ont précédés. Ceux qui jalonnent l’histoire de l’Église et dont on a relaté la vie exemplaire, certes, et aussi, les anonymes. Ces gens de nos familles, de notre entourage qui ont parlé de nous au Seigneur dans leurs prières et qui ont su, au moment opportun, nous soutenir, nous relever. Ne nous lancent-ils pas, à la suite du Christ, une pressante invitation à prendre le relai, ou à poursuivre courageusement et généreusement, le témoignage de notre engagement ? Ouvrons aussi nos yeux pour voir les merveilles que Dieu accomplit par la multitude des croyants.

Source: Le Feuillet biblique, no 2173. Toute reproduction de ce commentaire, à des fins autres que personnelles, est interdite sans l'autorisation du Centre biblique de Montréal.

 

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