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Célébrer la Parole

 

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7e dimanche ordinaire C - 18 février 2007

 

Une valeur inestimable : la miséricorde

L'amour pour les ennemis : Luc 6, 27-38
Autres lectures : 1 Samuel 26, 2.7-9; Psaume 102(103) ; 1 Corinthiens 15, 45-49

La Bonne Nouvelle d’aujourd’hui peut paraître choquante pour certaines personnes. Le Christ semble encourager ses auditeurs à ne pas se défendre contre les agressions violentes, contre l’exploitation. Il faudrait plutôt laisser les tyrans agir à leur guise en présentant la joue droite quand ils nous giflent sur la gauche. Il faudrait laisser les criminels commettre leurs actes répréhensibles en toute impunité sans les juger. Cette doctrine peut paraître destructrice. Une société ne pourrait fonctionner si elle laissait le crime se répandre sans réagir pour le contenir. Rien n’arrêterait les ambitions effrénées de certains dictateurs ivres de pouvoir absolu. Jésus ne peut cautionner de telles situations qui vont à l’encontre de l’épanouissement physique, psychologique et spirituel des êtres humains. Il faut creuser la Parole pour voir disparaître cette apparente incohérence.

     
Une valeur unique

  Il faut d’abord se rappeler le contexte social et religieux dans lequel Jésus a vécu. À son époque, toute personne qui n’était pas juive était considérée comme ennemie d’Israël. En préconisant l’amour des ennemis, le Seigneur veut faire disparaître cette restriction qui bloque l’édification du Royaume d’amour qu’il est venu inaugurer. Tout être humain créé par le Père possède une dignité qui le rend aimable. Dieu aime tous ses enfants. Ses yeux ne sont pas altérés par les préjugés se fondant sur la race ou la religion. Jésus souhaite que ses disciples suivent l’exemple du Père éternel. Dans un autre domaine de la vie en société, Jésus ne veut pas que le prêt d’argent soit restreint aux seules personnes capables de rembourser. Il faut prêter à toutes les personnes qui en font la demande, même si on sait qu'il n'y aura pas de retour.

  Il faut aussi se rappeler que les juges des tribunaux israélites se basaient sur la loi du talion (Ex 21, 24-25) pour rendre leur verdict. La punition doit être proportionnelle au crime commis. En demandant de ne pas juger, Jésus veut apporter un nouvel esprit à la justice. Chaque être humain doit être traité conformément à sa dignité de fils ou de fille du Père. Le pardon doit être au cœur de tout système qui gère les conflits humains. Dans l’esprit du Maître, le criminel doit être réhabilité et non opprimé. Il doit être ramené avec amour dans le droit chemin pour poursuivre sa croissance humaine. Des moyens adéquats doivent être mis en œuvre pour redresser ce qui est devenu faussé. Les personnes qui ont subi les gestes violents des criminels doivent être accompagnées avec compassion vers le pardon qui délivre du désir destructeur de vengeance. La loi du talion doit donc être dépassée dans la Nouvelle Alliance. Le Christ n’interdit pas les sanctions car le malfaiteur doit prendre conscience de la gravité de son méfait. Mais l’individu doit être réhabilité plutôt qu’opprimé. Jésus donne donc des exemples frappants pour faire saisir avec clarté que son message se situe au niveau des valeurs. Il faut s’élever au-dessus des exemples concrets pour constater l’élimination des incohérences dans l’enseignement du Ressuscité.

La valeur d’un roi
1 Samuel 26, 2.7-9.12-13.22-23

  Mais David dit à Abishaï : Ne le tue pas! Qui pourrait demeurer impuni après avoir porté la main sur le roi, qui a reçu l'onction du Seigneur?

  La première lecture de la liturgie de la Parole constitue un exemple qui démontre que la doctrine de la Nouvelle Alliance prend ses racines dans l’Ancien Testament. David a reconnu la marque du Seigneur sur Saül, le roi d’Israël. Il ne tuera pas son ennemi parce qu’il respecte la volonté du Seigneur qui a choisi Saül comme roi du peuple élu. Cette noblesse donnée par Yahvé au roi, et que David respecte, annonce l’enseignement du Christ sur la valeur accordée par le Père à chaque personne humaine.

Une vie nouvelle
1 Corinthiens 15, 45-49

  Frères, l'Écriture dit : Le premier Adam était un être humain qui avait reçu la vie; le dernier Adam — est devenu l'être spirituel qui donne la vie.

  L’être humain a vécu une première existence terrestre matérielle. Adam est le premier être créé selon ce mode d’existence.

  Grâce au Christ ressuscité, le second Adam, l’être humain a désormais accès à une nouvelle destinée : la vie céleste. Selon la conception juive, partagée par Jésus Christ, le corps et l'esprit constituent un tout. On peut parler de corps animé. Les Grecs, au contraire, opposent le corps et l'esprit. Paul affirme que, au ciel, le corps sera radicalement transformé pour ressembler au corps du Christ, rempli de la gloire de Dieu.

 

Source: Le Feuillet biblique, no 2088. Toute reproduction de ce commentaire, à des fins autres que personnelles, est interdite sans l'autorisation du Centre biblique de Montréal.

 

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Quel bonheur à l'horizon?