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Dimanche du Saint-Sacrement du Corps et du Sang du Christ A - 29 mai 2005
 
Nourris pour l'éternité

Discours sur le pain de vie (Jean 6, 51-58)
Autres lectures : Deutéronome 8, 2-3.14b-16a;
Ps 147 (148); 1 Corinthiens 10, 16-17

 

Voici un dimanche unique dans l'année liturgique. Une fois l'an, nous prenons davantage conscience du don de Dieu transmis lors de chaque rassemblement eucharistique. De plus, cette année, nous nous situons au cœur de la grande année dédiée spécialement à l'Eucharistie par Jean-Paul II. Depuis octobre 2004, chaque membre de l'Église catholique est invité à davantage apprécier ce sacrement : il structure l'appartenance la plus intégrale qui soit d'une personne chrétienne à son Église.

     À dimanche spécial, évangile spécial! L'Évangile selon Jean est quelque peu dépaysant dans sa présentation de l'Eucharistie. On ne traite pas de son institution par Jésus dans le récit de la dernière Cène (à partir du chapitre 13), mais bien avant! Tout se joue dès le chapitre 6, à l'occasion d'une multiplication des pains particulièrement remarquée. L'évangile reprend des affirmations de Jésus sur les multiples (et bénéfiques) effets du don total opéré dans le signe du pain rendu largement disponible.

     Comme c'est souvent le cas dans cet évangile fort original, Jésus ne se contente pas de fournir des renseignements sur des points de doctrine. Il parle surtout de lui. Il décrit les effets positifs réservés aux personnes qui adhèrent à sa personne. D'ailleurs, Jésus est fort direct dans les affirmations qui le concernent. Jésus y va sans détour : Je suis le pain vivant, qui est descendu du ciel. On croit entendre un écho de Dieu qui se révèle dans le Premier Testament : Je suis qui je serai. Et les effets de ce qu'il est, pain vivant, envoyé par le Père, sont radicaux. Jésus ouvre la vie de qui l'accueille sans retour dans une perspective d'éternité.

     Certes, les interlocuteurs sont perplexes. Ils ont le même réflexe que les gens de notre époque : ils s'intéressent au « comment », à la plomberie du don de Jésus. Dommage pour eux, car les parallèles établis par Jésus avec les événements de jadis (le don de la manne au désert) amplifient la différence qu'il introduit dans la vie du Peuple de Dieu. Désormais, les effets temporaires de la manne sont disqualifiés par les effets permanents du don de Dieu manifesté en Jésus. Ce qui est en jeu, c'est une vie durable, la vie de Dieu révélée à jamais à travers le meilleur messager qui soit, Jésus totalement donné...

Alain Faucher, ptre
Directeur des programmes de premier cycle
en études bibliques, études pastorales et théologie
Faculté de théologie et de sciences religieuses
Université Laval

 

 

Source: Le Feuillet biblique, no 2016. Toute reproduction de ce commentaire, à des fins autres que personnelles, est interdite sans l'autorisation du Centre biblique de Montréal.

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