Jésus,
l'Esprit :
quelle
continuité!
Le
Paraclet, Jésus et le Père
viendront
vers ceux qui aiment Jésus.
(Jean 14, 15-21)
Autres lectures : Actes
8, 5-17; Ps 65 (66); 1
Pierre 3, 15-18
Logiquement, Jésus doit partir pour que l'Esprit arrive.
Mais est-ce vraiment le cas dans cet évangile? Les deux personnes
divines semblent présentes en même temps. Le texte
met en évidence la ressemblance entre les rôles de
l'Esprit et de Jésus. On insiste sur la continuité
de leurs rôles. L'Esprit est « un autre Défenseur»,
qui continue le travail de Jésus. Jésus comme l'Esprit
garantissent la stabilité du lien entre Dieu et les croyants.
L'Esprit, révèle le verset central (v.
18), équivaut au retour de Jésus vers ses disciples.
Ils ne seront donc jamais laissés à eux-mêmes.
On appelle cet Esprit « Esprit
de vérité » : cela montre la continuité
entre la révélation commencée par Jésus
et l'appartenance aux réalités de la maison du Père
de Jésus. Le titre de « défenseur », correspond,
grosso modo, à des termes comme avocat, intercesseur, aide,
consolateur, conseiller... En plus d'être toujours présent,
ce Paraclet enseigne et rappelle ce que Jésus a dit (Jn
14, 26). Il témoigne en lieu et place de Jésus
(Jn
15, 26). Il met en évidence l'identité de Jésus
et le refus du monde (Jn
16, 13-15).
Dans la pensée catholique
populaire, il y aurait un fossé entre Jésus et les
commandements. Jésus aurait aboli ces relents d'Ancien Testament.
L'évangile du jour contredit ce cliché : Jésus
propose des commandements! Des propos assez similaires, au début
et à la fin, lient la fidélité à Jésus
avec ses commandements. Ces propos nous étonnent, car la
diversité et le laisser-faire sont devenus la norme. Nos
attitudes contemporaines ne coïncident pas avec les choix qui
s'offrent aux disciples.
Le quatrième évangile
a mis en scène le commandement de l'amour dans le geste du
lavement des pieds. Jésus a choisi ce geste modeste pour
exprimer une modalité de sa présence continue dans
la communauté. Son geste équivaut dans le quatrième
évangile au don de l'Eucharistie décrit dans les trois
autres évangiles. Pour accueillir fidèlement la présence
réelle, rien ne vaut l'intégration de l'exemple du
maître dans le vécu quotidien! Impossible de se dire
fidèle sans prendre au sérieux ce commandement «
nouveau ». La fidélité à Jésus
n'est pas seulement affaire de beaux sentiments. Elle implique l'action
précise, efficace, différente.
Alain Faucher, ptre
Directeur des programmes de premier cycle
en études bibliques, études pastorales et théologie
Faculté de théologie et de sciences religieuses
Université Laval
Source: Le Feuillet biblique,
no 2012. Toute reproduction de ce commentaire, à des fins
autres que personnelles, est interdite sans l'autorisation du Centre
biblique de Montréal.
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