Seigneur,
tu es notre chemin
Jésus,
chemin vers le Père pour ceux qui croient en lui
(Jean 14, 1-12)
Autres lectures : Actes
6, 1-7; Ps 32 (33);
1
Pierre 2, 4-9
Sous les dehors d'un genre littéraire appelé «
testament », connu dans les littératures anciennes,
le dernier entretien de Jésus fait connaître les difficultés
rencontrées par ses disciples et les croyants des premières
communautés chrétiennes. Au juste, quelles sont les
incompréhensions des uns et des autres? Que dit Jésus
sur la destinée finale de ceux et celles qui le suivent?
En exhortant et en consolant les siens, que leur fait-il approfondir?
Aussi, les questions des disciples ne sont-elles pas un peu les
nôtres?
Les questions des disciples éprouvés
Les disciples sont bouleversés
et comme dans une dérive. À la fin du premier siècle,
les préoccupations des croyants angoissés de la communauté
johannique se font jour. Ils ont vraisemblablement été
exclus de la synagogue et, s'interrogeant sur leur foi, ils cherchent
des points de repères. Seigneur, nous ne savons pas où
tu vas, comment pourrions-nous savoir le chemin (v. 5), dit
Thomas. Quant à Philippe, il demande de voir le Père
(v.
9) et il n'arrive pas à comprendre ce que signifie la
résurrection des morts, l'élévation au ciel,
le fait d'être à la droite du Père.
Thomas, l'homme de bonne volonté,
croit que Jésus se rend dans un lieu spatio-temporel, une
méprise donc. Philippe, pour sa part, lance un cri et étale
son désir profond d'une présence, ne saisissant pas
ce que signifie la non-visibilité de Jésus.
Jésus est le chemin vers le Père
À l'époque vétéro-testamentaire,
le chemin vers Dieu était la stricte observation de la Loi.
Avec la mort et la résurrection de Jésus, le chemin
qui conduit au Père est Jésus lui-même. Le Christ
ressuscité est le Christ de la fin des temps.
Ici, il faut observer que, dans les
versets
2-3, on a un écho ou un reflet de la première
réflexion croyante évoquant le retour du Christ dans
un avenir très proche (aussi 1
Thessaloniciens 4, 16-17). Cette perspective eschatologique
n'est pas celle de Jean. Quand ce dernier utilise l'expression la
maison du Père, il convient de se rappeler une autre utilisation,
où elle évoque le temple détruit et reconstruit
(Jn
2, 16). L'évangéliste, en 14,
2, substitue à destruction et reconstruction l'idée
de départ et de retour. Les croyants doivent saisir que l'absence
de Jésus ne met pas fin à la possibilité d'une
présence. Le Ressuscité est le sanctuaire, le lieu,
la demeure où tous et toutes peuvent voir, connaître
le Père. Le retour de Jésus s'est effectué
depuis sa résurrection des morts : Personne ne va vers
le Père sans passer par moi (v. 6).
Le Père! le terme est employé
12 fois. Pour aller vers le Père ou croire en lui et entrer
en communion avec lui, Jésus est le chemin. Les disciples
n'ont-ils pas pris conscience que l'intimité unique que Jésus
vivait avec son Père dans la prière ne pouvait avoir
sa source que dans une relation unique? Que les uvres qu'il
accomplissait célébraient la gloire du Dieu vivant?
Croire au Fils unique
Jésus se fait insistant :
Vous croyez en Dieu, croyez aussi en moi (vv. 1.11). C'est
l'appel qu'il nous adresse aujourd'hui. Par l'Esprit qui nous habite,
il nous est donné de comprendre que notre destinée
humaine atteint sa plénitude lorsqu'elle demeure enracinée
dans le Christ qui nous fait voir le Père. Le mystère
de Jésus est grand, et nous n'avons pas réponse à
toutes nos questions, mais nous savons, par expérience, que
la demeure du Père est son amour et sa tendresse.
Julienne Côté, CND
Professeure Collège Régina Assumpta
Source: Le Feuillet biblique,
no 2011. Toute reproduction de ce commentaire, à des fins
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biblique de Montréal.
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