S'ouvrir
à l'amour
Jésus
appelle Lévi (Matthieu 9, 9-13)
Autres lectures : Osée
6, 3-6;
Ps 49(50); Romains
4, 18-25
Un aveu touchant
Cet évangile est touchant. Matthieu raconte ici sa propre
histoire et sa vocation. Il décrit avec vérité
ce qu'il était et ce qu'il faisait avant que Jésus
ne croise son regard : un publicain, c'est-à-dire un
collecteur d'impôts. C'était du même coup avouer
être un collaborateur de la puissance romaine. La population
avait en horreur ces gens dont l'honnêteté soulevait
des doutes. Elle leur reprochait, non pas tant de prélever
les taxes, car il en faut des fonctionnaires pour faire marcher
le pays, mais d'en profiter pour extorquer à outrance l'argent
de leurs contemporains, notamment les pauvres, et de le garder pour
eux.
Un geste sauveur
Lorsque Matthieu se lève pour
suivre Jésus (v.
9), il est déjà sauvé! Il vient de faire
un geste qui le guérira en profondeur. On soupçonne
qu'il devait être à table à la maison avec
Jésus et les disciples puisque les publicains et les pécheurs
vinrent y prendre place (v. 10). Belle tablée! dirait
ma mère. C'est pourquoi cet étrange repas suscite
des commentaires et des interrogations de la part des bien pensants
que sont les pharisiens.
Une évidente comparaison
Au lieu de faire une longue justification
en vue de convaincre ces vertueux personnages qui se scandalisent
de son comportement, Jésus prend une comparaison. Qui
a besoin du médecin si ce n'est le malade? Qui a besoin
de pardon si ce n'est le pécheur (vv. 12-13). Comme au
temps du prophète Osée, Jésus reprend les mêmes
paroles que le Seigneur Dieu : C'est la miséricorde
que je désire et non les sacrifices (v. 13).
Un enseignement actuel
Avons-nous encore besoin, après
plus de 2000 ans, de se faire dire qu'il faut attendrir son cur,
changer son regard, purifier ses lèvres de tout jugement?
Je réponds par l'affirmative si je me regarde vivre. Car
il nous faut chaque jour obéir au suis-moi de
l'évangile et nous lever pour mettre nos pas dans ceux de
Jésus si nous voulons être invités à
sa table. Et c'est dans le banal quotidien que l'évangile
se vit. C'est là, au cur de nos journées, que
nous apprenons à aimer, à espérer, à
croire qu'il y a un Dieu de miséricorde qui nous appelle
à devenir justes au jour le jour
Soeur Ghislaine Salvail, SJSH
M. en théologie
Licence en Littérature française
Baccalauréat en enseignement
Source: Le Feuillet biblique,
no 2017. Toute reproduction de ce commentaire, à des fins
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biblique de Montréal.
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