Le bonheur
des béatitudes
Le
sermon sur la montagne : introduction (Matthieu 5, 1-12a)
Autres lectures : Sophonie
2, 3; 3,
12-13;Ps 145 (146);
1
Corinthiens 1, 26-31
La Bonne Nouvelle de Jésus sur le bonheur frappe de plein
fouet une certaine perception qui le fait résider dans la
satisfaction immédiate des instincts, dans la force et le
pouvoir sur les autres, dans la richesse et l'aisance matérielle.
Par ailleurs, d'aucuns peuvent se demander si Jésus canonise
la condition misérable des pauvres. Et quant à nous,
ses disciples, craignons-nous de payer le prix fort pour avoir droit
au bonheur des béatitudes?
Une parole sur Dieu
De nombreux textes du Premier Testament
parlent de Dieu comme le Roi qui intervient en faveur des humiliés,
des captifs, des prisonniers (Isaïe 61, 1), toutes ces
victimes de la misère et de l'injustice, quelles que soient
leur foi, leur valeur et leurs mérites. Le psaume 145, chanté
en ce dimanche insiste : ... le Seigneur est l'éternel
gardien de la vérité : il fait droit aux opprimés
il donne du pain aux affamés... (vv. 6-7). Le Dieu de
l'alliance s'est donc manifesté à travers l'histoire
du salut comme celui qui fait justice et miséricorde. Il
donne gratuitement son bonheur, son salut aux pauvres. L'être
de Dieu continue de se manifester dans le Nouveau Testament dans
la personne de Jésus, son attitude et son agir.
Une parole sur Jésus
Les béatitudes (5,
1-12a) introduisent le sermon sur la montagne où sont
développées les exigences de la vie chrétienne.
Mais ce à quoi Jésus appelle, il l'a vécu dans
sa chair. Comment ne pas savoir que les béatitudes sont l'expression
de sa vie comme prophète, de sa mission, de son destin! En
quelque sorte, il se présente lui-même. Heureux le
pauvre, le doux, le miséricordieux, l'assoiffé de
justice, le non-violent qu'est Jésus! En rencontrant les
foules et les individus de la Palestine, Jésus instaure le
bonheur et le salut que Dieu a pensé; avec Lui, le Règne
de Dieu arrive.
Une parole pour les humains
À la Bonne Nouvelle du don
de Dieu, les disciples sont appelés à marcher sur
les traces de Jésus, en faisant grandir en eux une douceur
forte, en fuyant les ambiguïtés et les compromissions,
en instaurant dans leurs relations la justice et la paix, en vivant
une existence de partage et de communion avec les opprimés,
en devenant des pauvres de cur. Heureux les pauvres de
cur! Jésus ne béatifie par une condition
sociale déplorable, négative, ni une disposition morale
- l'esprit de pauvreté, par exemple. Ne combat-il pas le
mal, ce qui fait souffrir? En fait, Jésus observe et constate
qu'heureux sont les pauvres qui, là, devant lui, bénéficient
de l'amour gratuit de Dieu.
Julienne Côté, CND
Professeure au Collège Régina Assumpta
Source: Le Feuillet biblique,
no 1999. Toute reproduction de ce commentaire, à des fins
autres que personnelles, est interdite sans l'autorisation du Centre
biblique de Montréal.
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