S'ouvrir
à la lumière
Jésus,
lumière du monde, donne la vue à un aveugle
(Jean 9, 1-41)
Autres lectures : 1
Samuel 16, 1.6-7.10-13a; Ps 22 (23);
Éphésiens
5, 8-14
Nous avons souvent des divergences avec les autres. C'est normal
et parfois souhaitable pour le progrès de la vérité.
Cependant, quand les insultes, les abus de langage et les menaces
font partie de l'argumentation, ce n'est plus un échange
de vues. Quand la discussion se tourne en colère, et qu'on
a recourt à des mots blessants et à des insinuations
malveillantes, cela signifie que notre position est faible et que
la cause doit être révisée.
C'est malheureusement ce qui s'est
passé dans le dialogue tendu entre l'aveugle-né et
les pharisiens : Ils se mirent à l'injurier. Tu es tout
entier plongé dans le péché depuis ta naissance.
Cette lecture nous amène à nous poser la question
: quel respect avons-nous pour ceux qui ne sont pas de notre avis?
Quand les pharisiens parlent de Jésus, ils disent : le pécheur.
Aujourd'hui ils diraient : le salaud. Encore là, quels mots
choisissons-nous dans nos échanges, surtout quand la personne
concernée n'est pas là?
L'aveugle-né guéri
a découvert Jésus dans son être profond. Il
l'appelle « l'homme », « le prophète »,
puis enfin, titre divin, « Fils de l'homme ». Au lieu
de connaître les autres en superficie ou selon les premières
impressions, allons plus loin. Avec la familiarité vient
l'observation des défauts des autres, attachons-nous plutôt
aux qualités qui exigent de la perspicacité de notre
part.
Les chrétiens ont toujours
vu dans l'histoire de l'aveugle-né un enseignement sur le
baptême. Sa guérison démontre le pouvoir curatif
de l'eau accompagnée d'une parole de Jésus. C'est
sur l'ordre de l'envoyé du Père que l'aveugle-né
va se laver : le nom de la piscine est Siloé qui veut dire
« envoyé ». Nous nous souvenons aussi que Jésus
est associé à l'eau agissante. Il avait dit à
Nicodème : À moins de naître de l'eau et
d'Esprit, nul ne peut entrer dans le Royaume de Dieu (Jean 3,
5). À la fête des Tentes, Jean nous avait expliqué
une parole énigmatique de Jésus en lui appliquant
ce mot de l'Écriture : De son sein couleront des fleuves
d'eau vive. L'évangéliste ajoute : Il parlait
de l'Esprit que devaient recevoir ceux qui avaient cru en lui
(Jean 7, 38-39). Cette prophétie devait se vérifier
lorsque l'eau est sortie du côté de Jésus en
croix (Jean
19, 34), et lorsqu'il a donné l'Esprit aux disciples
après sa résurrection (Jean
20, 22).
Pierre Bougie, PSS
Professeure au Grand Séminaire de Montréal
Source: Le Feuillet biblique,
no 2004. Toute reproduction de ce commentaire, à des fins
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biblique de Montréal.
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