La vie
de Jésus :
une source
d'eau vive
L'eau vive
et le culte nouveau (Jean 4, 5-42)
Autres lectures : Exode
17, 3-7; Ps 94 (95);
Romains
8, 1-2.5-8
La Samaritaine vit à la périphérie du judaïsme,
tant au niveau des pratiques cultuelles que morales. Le royaume
du Nord, celui de Samarie, est séparé du royaume de
Juda depuis Roboam (933-936 av. J.-C.), et rend un culte à
Dieu sur la montagne sacrée du Garizim. C'est là que
les Samaritains attendent le Prophète. Par ailleurs, ils
vénèrent Jacob à l'égal de Moïse.
Dans leur tradition, le puits - la source où se déroule
la rencontre -, a été donné par Jacob aux Samaritains
(v.
12).
Cette femme, pourrait-on dire excessive,
vit en marge. En ce moment, elle se soumet à la dure et harassante
réalité des femmes qui, chaque jour vont puiser l'eau
au puits pour les besoins de la famille. Sa vie en est une de survie.
De plus, elle va de rupture en rupture. Sa quête d'amour et
de tendresse demeure vaine. Puis, ses interrogations religieuses
restent sans réponse. En réalité, cette femme
est lasse d'obligations et de contraintes profanes et religieuses,
sans grandes motivations, déroutée en sa conscience.
Voilà ce qu'elle a à offrir à l'étranger
juif dont le comportement surprend et provoque un retournement radical.
Au puits, cette femme fait une rencontre
bouleversante et décisive. Jésus, fatigué,
se trouve assis au bord du puits. Quelle prévenance il manifeste
en demandant à boire! La discussion s'engage : de l'eau naturelle
à l'eau vive du don de Dieu. Jésus va manifester sa
puissance de révélation et de libération. Il
dit à la femme son péché, en face (v.
17). Le cur de la femme alors s'ouvre et devient accessible
à l'écoute de la parole du prophète
(v.
19). Elle découvre qu'elle compte vraiment pour Jésus
qui fait éclater sa lassitude et sa capacité d'amour
et de don. Grâce à Jésus, cette femme va désormais
vivre pleinement!
Comment ne pas constater les progrès
de la foi de cette femme! Elle devient missionnaire, signe et porte-parole,
partenaire et témoin de Jésus. Les Samaritains vers
lesquels elle court et qui vont demander à Jésus de
rester au milieu d'eux accèdent au salut qu'offre Jésus.
En la personne du prophète de Galilée, s'opère
donc la réconciliation entre frères ennemis. Le salut
s'universalise. Tous - du plus proche au plus éloigné
- ont à la capacité d'entendre et d'écouter
la Parole de Dieu. Toutes et tous sont conviés à boire
à l'eau jaillissante de la Source. Le J'ai soif de
Jésus traverse les époques et appelle, aujourd'hui
comme hier, une réponse aimante.
Julienne Côté, CND
Professeure au Collège Régina Assumpta
Montréal
Source: Le Feuillet biblique,
no 2003. Toute reproduction de ce commentaire, à des fins
autres que personnelles, est interdite sans l'autorisation du Centre
biblique de Montréal.
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