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Dimanche de la Résurrection C - 11 avril 2004
 
Je me souviens?

Le tombeau vide (Jean 20, 1-9)
Autres lectures : Actes des Apôtres 10, 34a-43; Ps 117 (118);
Colossiens 3, 1-4

 audioRécitatif de Luc 24, 5b-6a

 

Dans tous les évangiles, ce sont des femmes qui, aux premières lueurs du matin de Pâques, se rendent d'abord au tombeau pour découvrir que le corps du Seigneur Jésus (Lc 24, 3) n'est plus là. Luc est cependant le seul à rapporter la parole des anges aux femmes : Rappelez-vous ce qu'il vous a dit quand il était encore en Galilée (24, 6). Et il ajoute : Alors elles se rappelèrent ses paroles (24,8). Cette résurrection de la mémoire leur a permis de passer du désarroi et de la crainte à la foi qui donne le courage de témoigner.

     Contrairement aux femmes, les apôtres et ceux qui sont avec eux souffrent d'une grave panne de mémoire : ces propos leur semblèrent délirants, et ils ne les croyaient pas (24, 11). Il est vrai que ce que leur annonçaient les femmes était dur à avaler. Un mort qui serait désormais vivant : voilà qui tient du délire! Pourtant, les Onze et leurs compagnons étaient aussi bien équipés que les femmes pour passer de l'incrédulité à la foi. Comme elles, ils auraient pu raviver leur mémoire. Le Christ ressuscité lui-même le leur dira plus tard ce soir-là : Rappelez-vous les paroles que je vous ai dites quand j'étais encore avec vous (24, 44)! Il semble pourtant qu'ils aient été plus difficiles à convaincre.

     Et nous qui célébrons aujourd'hui la sainte fête de Pâques, dans quel camp nous situons-nous? Du côté des femmes ou bien du côté des apôtres? Sommes-nous comme les chrétiens de l'Orient qui se salueront aujourd'hui en proclamant : Le Christ est ressuscité, Alléluia! Il est vraiment ressuscité, Alléluia!? Ou bien faudra-t-il qu'on nous demande à nous aussi : Pourquoi cherchez-vous le Vivant parmi les morts? (24,5).

     À chaque eucharistie, nous faisons mémoire de la mort et de la résurrection de Jésus Christ. Faire mémoire signifie beaucoup plus que se souvenir. À chaque fois que nous rompons ce pain et buvons à cette coupe, le Vivant se rend présent et nous fait déjà passer avec lui de la mort à la vie. Puisse notre célébration de Pâques ressusciter notre mémoire croyante, permettre au Christ vivant à jamais de se rendre présent en nous. Ainsi, comme les femmes du matin de Pâques, nous pourrons témoigner de notre foi malgré les refus de croire de nos contemporains.

Yvan Matthieu, SM
Facutlé de théologie
Université d'Ottawa

 

Source: Le Feuillet biblique, no 1966. Toute reproduction de ce commentaire, à des fins autres que personnelles, est interdite sans l'autorisation du Centre biblique de Montréal.

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À la suite du Christ