L'éloge
de la foi
Jésus
apparaît à ses disciples (Jean 20, 19-31)
Autres lectures : Actes
des Apôtres 5, 12-16; Ps 117 (118);
Apocalypse
1, 9-11a.12-13.17-19
Après la passion et la mort de Jésus, les disciples
se sont enfermés à huis clos. La peur paralyse, centre
l'individu sur lui-même et l'empêche de risquer la liberté
et l'amour : voilà ce que vivent les collaborateurs de Jésus.
Leur état d'esprit les empêche de comprendre la signification
profonde des derniers événements.
Le premier jour de la semaine, devenu
par la suite le « Jour du Seigneur », Thomas s'était
éloigné de la communauté. Cependant, huit jours
plus tard, il est là pour extérioriser son incrédulité
et exprimer son besoin de vérification. Thomas veut-il des
preuves? Si oui, se fie-t-il vraiment à la parole de l'autre?
Qu'a-t-il vu dans la passion et la mort de Jésus? Un échec
brutal, ou l'expression de l'amour infini de Dieu, le Fils qui vit
jusqu'au bout sa mission?
Le récit nous dit que Thomas
va du doute à la confession de foi la plus entière
et la plus vivante. Cela signifie que la vue et l'écoute
vont transformer en confession de foi son besoin de voir les marques
de la crucifixion. Avec l'écoute, la personne franchit le
seuil de la relation, puis de l'amour. La genèse de la foi
implique l'écoute, la confiance, l'abandon; ensuite, le signe
donné prend son sens. Les pharisiens n'ont pas cru, les disciples
croient; c'est dire à quel point le signe se dévoile
pour toute personne qui croit déjà ou qui est prête
à croire.
Heureux ceux qui croient sans
avoir vu! (v. 29). Les croyants et croyantes d'aujourd'hui sont
aussi privilégiés que les disciples; ils n'ont rien
à leur envier. Ils s'appuient sur la Parole de Dieu et adhère
à Jésus, le Vivant. Car, comme l'exprime l'exégète
M.-E. Boismard, « si le signe est un moyen normal donné,
aux hommes pour croire en la mission de Jésus, la foi véritable
n'a pas besoin de signes pour l'étayer » (Synopse,
1977, p. 473).
Le lecteur peut s'attarder aux conversions
des disciples, mais il est bon et nécessaire de découvrir
par quoi passe la reconnaissance de la résurrection de Jésus.
C'est l'Esprit qui transforme en profondeur les disciples, les recrée
et leur apporte la paix. L'évangéliste Jean dit que
Jésus répandit sur eux son souffle (la traduction
littérale est : « souffla sur eux »). Comment ne
pas penser au récit de la création, en Genèse
2, 7? La vie des apôtres au service du Royaume de Dieu
commence : Jésus, le Ressuscité les envoie. Par le
pardon sacramentel, les croyants feront l'expérience spirituelle
d'une puissance de vie, ils effectueront un passage de la mort à
la vie.
Julienne Côté, CND
Professeure au Collège Régina Assumpta
Source: Le Feuillet biblique,
no 1967. Toute reproduction de ce commentaire, à des fins
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biblique de Montréal.
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