Prendre
Dieu lui-même
comme
modèle
L'amour
pour les ennemis (Luc 6, 27-38)
Autres lectures : 1
Samuel 26, 2.7-9.12-13.22-23;
Ps 102 (103); 1
Corinthiens 15, 45-49
Dans l'Ancien Testament, la loi dite du talion (c'est-à-dire
de l'équivalence) visait à limiter les excès
de la vengeance en autorisant une punition égale à
la faute (cf. Ex
21, 25; Lv
24, 19-20; Dt
19, 21). La piété juive a développé
cette règle juridique en précepte moral, ce qu'on
appelle la règle d'or : Ne fais à personne
ce que tu n'aimerais pas subir (Tb 4, 15). Jésus va plus
loin en prescrivant de faire au prochain ce qu'on souhaite pour
soi-même : Ce que vous voulez que les autres fassent pour
vous, faites-le aussi pour eux (v. 31). Ce précepte est
la clef de toute cette section, traitant des relations avec le prochain,
principalement avec les ennemis (cf. v.
27).
Jésus est réaliste;
il sait bien que les relations interpersonnelles ne sont pas toujours
faciles. C'est pourquoi il propose un code de conduite à
l'égard des personnes avec lesquelles ses disciples peuvent
avoir des difficultés. Cependant, il faut bien noter que
les conflits ne doivent jamais être initiés par les
chrétiens; Jésus ne dit pas faites du bien à
ceux que vous haïssez mais à ceux qui vous haïssent
(v. 27). Les chrétiens ne peuvent pas se contenter de faire
comme tout le monde. Il leur est demandé de surpasser les
critères généralement reçus dans les
relations sociales pour témoigner, par leur attitude, de
la générosité de Dieu lui-même. Il est
donc tout-à-fait vraisemblable que les ennemis qui sont visés
ici soient ceux qui s'opposent aux chrétiens en tant que
chrétiens. Jésus donne comme directive de ne pas résister
à la violence par la violence mais par l'amour et par un
amour concret qui se fait partage, service, disponibilité.
Ainsi les disciples pourront agir à la manière de
Dieu lui-même car il est bon, lui, pour les ingrats et
les méchants (v. 35).
Jésus propose rien de moins
que d'imiter Dieu lui-même en ce qui concerne la miséricorde
(v.
36). Bien sûr, il ne s'agit pas de rivaliser avec Dieu
mais de pratiquer, les uns envers les autres, la même charité,
la même bienveillance dont Dieu fait preuve à notre
égard : être généreux envers tous, faire
du bien même à ses ennemis, s'abstenir de juger les
autres, pardonner sans compter. C'est à ces comportements
qu'on reconnaît les disciples de Jésus les fils
du Dieu très-haut (v. 35).
Jérôme Longtin, ptre, bibliste
Diocèse de Saint-Jean-Longueuil
Source: Le Feuillet biblique,
no 1959. Toute reproduction de ce commentaire, à des fins
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