Accueillir
sa lumière
La
visite des mages (Matthieu 2, 1-12)
Autres lectures : Isaïe
60, 1-6; Ps 71 (72);
Éphésiens
3, 2-3a.5-6
Les mages ont toujours fasciné l'imagination des lecteurs
du premier évangile. Comme trois présents sont offerts
à l'enfant de la crèche, leur nombre a été
fixé à trois. Comme le psaume annonce que tous
les rois se prosterneront devant lui, les mages sont devenus
des rois. Comme Isaïe parle des foules de chameaux et des dromadaires
apportant l'or et l'encens (60,
6), les chameaux ont fait leur apparition dans nos crèches.
On a même donné aux mages des noms et des races :
Melchior était blanc, Gaspard asiatique, Balthasar noir.
Les scientifiques, eux, se sont intéressés à
l'étoile que les mages avaient vue se lever. Une supernova
aurait éclairé notre ciel en l'an 6 avant Jésus
Christ. Nous sommes loin de la sobriété du texte de
Matthieu et la Bonne Nouvelle risque de nous échapper.
Quand Matthieu parle de la
naissance de Jésus, il lui importe peu de raconter les choses
telles qu'elles sont advenues. Il veut plutôt en révéler
le sens profond. Si une étoile s'est levée quand Jésus
est né, c'est que le fils de Marie est la lumière
du monde qui chasse les ténèbres de nos vies. Les
mages ne savent pas où trouver le Messie, mais ils prennent
la route et se mettent à sa recherche. Hérode et les
habitants de Jérusalem savent en quel lieu doit naître
le messie, mais ils ne courent pas à sa rencontre. Eux sont
pris d'inquiétude tandis que les mages éprouvent une
très grande joie. Le contraste entre Juifs et païens
annonce déjà le refus de Jésus de la part du
peuple élu et l'ouverture de l'Église au monde des
païens. Les cadeaux offerts révèlent l'identité
de Jésus ainsi que le sort qui l'attend : l'or est offert
au roi, l'encens à Dieu, la myrrhe à l'homme qui sera
mis au sépulcre sans qu'on ait le temps d'embaumer son corps.
Célébrer l'Épiphanie
du Seigneur signifie donc plus que de fêter les rois. Il s'agit
d'abord d'accueillir l'étoile du Christ et de nous réjouir
d'une grande joie en ouvrant nos curs à sa lumière.
Il s'agit encore de contempler comme les mages l'enfant avec Marie
sa mère. Il s'agit aussi de reconnaître en cet enfant
notre roi et notre Seigneur, celui qui est venu marcher sur notre
terre pour nous donner sa vie, une vie offerte à toutes les
femmes et à tous les hommes, une vie éternelle.
Yvan Mathieu, SM
Source: Le Feuillet biblique,
no 1952. Toute reproduction de ce commentaire, à des fins
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biblique de Montréal.
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