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Quatrième dimanche de l'Avent C - 21 décembre 2003
 
Visitation

Marie rend visite à Élisabeth (Luc 1, 39-45)
Autres lectures : Michée 5, 1-4a; Ps 79 (80);  Hébreux 10, 5-10

 

Le mystère de la vie teinte la venue de chaque enfant. Cependant, la naissance prochaine de Jésus et de Jean Baptiste suscite un émerveillement encore plus grand. Sans l'intervention directe de Dieu, personne n'aurait pu espérer la naissance de ces enfants. Depuis combien d'années Élisabeth souhaitait-elle avoir un enfant? Elisabeth avait même dépassé l'âge qui permet à une femme d'être enceinte. Plus personne, pas même son mari, ne pouvait croire qu'elle pourrait un jour donner naissance.

     En ce qui concerne Marie, le miracle de Dieu est encore plus retentissant. Cette jeune femme ne pouvait pas être enceinte, car elle n'avait couché avec aucun homme… pas même avec son fiancé. Si l'on qualifiait Élisabeth de « stérile », Marie, elle, était  « vierge ».

     Contre toute attente, ces deux femmes portent un enfant. Voilà pourquoi la joie explose dans le récit! Joie d'être enceinte, mais surtout joie d'accomplir le plan de Dieu. Bienheureuse celle qui a cru (v. 45) à l'accomplissement des promesses de Dieu.

     La joie constitue une caractéristique du troisième évangile. Comme on pourra le constater tout au cours de l'année liturgique, ce sentiment teinte le récit de Luc plus que celui des autres évangélistes.

     La véritable rencontre avec Dieu ne centre pas le croyant sur lui-même, mais le pousse plutôt à l'action. Il s'agit d'une constante qui s'applique très bien au sujet de Marie. Visitée par l'Esprit au moment de la conception, Marie rend ensuite visite à sa cousine. Bien plus, le texte précise que Marie se mit en route rapidement (v. 39) en direction de la maison d'Élisabeth et de Zacharie.

     Cette dynamique peut servir à évaluer la fécondité de notre relation avec Dieu. Dans quelle mesure notre rencontre avec Dieu nous incite-t-elle à poser des gestes concrets d'entraide envers notre prochain? Qui reçoit de Dieu ne peut s'empêcher de donner à son tour.

     La rencontre entre les deux cousines présente un curieux de dialogue. Marie ne dit pas un mot (le texte précise seulement qu'elle salue Élisabeth). Personne ne s'enquiert de l'état de santé ou de l'évolution de la grossesse de l'autre. L'évangéliste garde le silence sur ce qui nous semble important. Par contre, il s'intéresse à l'essentiel sur la plan de la foi : Jésus. Le long discours d'Élisabeth ne cherche donc qu'à nous renseigner sur l'enfant que porte Marie. Bien qu'il ne soit pas encore né, Jésus est le Seigneur. Voilà la profession de foi d'Élisabeth. Même la réaction de Jean Baptiste le confirme.

Daniel Montpetit, bibliste
Professeur au Collège Jean-Eudes

 

Source: Le Feuillet biblique, no 1950. Toute reproduction de ce commentaire, à des fins autres que personnelles, est interdite sans l'autorisation du Centre biblique de Montréal.

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