Visitation
Marie
rend visite à Élisabeth (Luc 1, 39-45)
Autres lectures : Michée
5, 1-4a; Ps 79 (80); Hébreux
10, 5-10
Le mystère de la vie teinte la venue de chaque enfant. Cependant,
la naissance prochaine de Jésus et de Jean Baptiste suscite
un émerveillement encore plus grand. Sans l'intervention
directe de Dieu, personne n'aurait pu espérer la naissance
de ces enfants. Depuis combien d'années Élisabeth
souhaitait-elle avoir un enfant? Elisabeth avait même dépassé
l'âge qui permet à une femme d'être enceinte.
Plus personne, pas même son mari, ne pouvait croire qu'elle
pourrait un jour donner naissance.
En ce qui concerne Marie, le miracle
de Dieu est encore plus retentissant. Cette jeune femme ne pouvait
pas être enceinte, car elle n'avait couché avec aucun
homme
pas même avec son fiancé. Si l'on qualifiait
Élisabeth de « stérile », Marie, elle, était
« vierge ».
Contre toute attente, ces deux femmes
portent un enfant. Voilà pourquoi la joie explose dans le
récit! Joie d'être enceinte, mais surtout joie d'accomplir
le plan de Dieu. Bienheureuse celle qui a cru (v. 45) à
l'accomplissement des promesses de Dieu.
La joie constitue une caractéristique
du troisième évangile. Comme on pourra le constater
tout au cours de l'année liturgique, ce sentiment teinte
le récit de Luc plus que celui des autres évangélistes.
La véritable rencontre avec
Dieu ne centre pas le croyant sur lui-même, mais le pousse
plutôt à l'action. Il s'agit d'une constante qui s'applique
très bien au sujet de Marie. Visitée par l'Esprit
au moment de la conception, Marie rend ensuite visite à sa
cousine. Bien plus, le texte précise que Marie se mit
en route rapidement (v. 39) en direction de la maison d'Élisabeth
et de Zacharie.
Cette dynamique peut servir à
évaluer la fécondité de notre relation avec
Dieu. Dans quelle mesure notre rencontre avec Dieu nous incite-t-elle
à poser des gestes concrets d'entraide envers notre prochain?
Qui reçoit de Dieu ne peut s'empêcher de donner à
son tour.
La rencontre entre les deux cousines
présente un curieux de dialogue. Marie ne dit pas un mot
(le texte précise seulement qu'elle salue Élisabeth).
Personne ne s'enquiert de l'état de santé ou de l'évolution
de la grossesse de l'autre. L'évangéliste garde le
silence sur ce qui nous semble important. Par contre, il s'intéresse
à l'essentiel sur la plan de la foi : Jésus. Le long
discours d'Élisabeth ne cherche donc qu'à nous renseigner
sur l'enfant que porte Marie. Bien qu'il ne soit pas encore né,
Jésus est le Seigneur. Voilà la profession de foi
d'Élisabeth. Même la réaction de Jean Baptiste
le confirme.
Daniel Montpetit, bibliste
Professeur au Collège Jean-Eudes
Source: Le Feuillet biblique,
no 1950. Toute reproduction de ce commentaire, à des fins
autres que personnelles, est interdite sans l'autorisation du Centre
biblique de Montréal.
Chronique
précédente :
Visitation
|