«
Dieu a envoyé son Fils »
Le fils
médiateur et le jugement (Jean 3, 16-18)
Autres lectures: Ex
34, 4b-6.8-9; 2
Co 13, 11-13
L'évangile de ce dimanche est l'un des textes bibliques
qui inspireront plus tard aux Pères de l'Église la
foi en un Dieu Trinité. Il s'agit d'un extrait du célèbre
dialogue de Jésus avec Nicodème. Dans le passage choisi,
il est question du rôle de Jésus Christ dans le salut
de l'humanité. Chacun des trois versets dit un peu la même
chose, à quelques nuances près. Le verset 16 dit que
tout homme qui croit en Jésus obtient la vie éternelle,
ce qui est l'expression typiquement johannique du salut. Le verset
17 précise que Jésus n'est pas venu juger, mais bien
sauver le monde. Le verset 18 renchérit en stipulant que
le croyant en Jésus échappe au jugement. Notre passage
(Jean 3,16-18) présente donc la foi en Jésus comme
le moyen assuré d'être sauvé.
Le hic est que Jésus y est
appelé le « Fils unique » de Dieu. L'exigence pour
être sauvé est de croire que Jésus est le Fils
unique de Dieu. Mais à quoi peut bien nous servir de croire
en la divinité de Jésus? Ce serait un Dieu étrange
qui nous demanderait la bonne réponse au mystère de
la nature profonde de Jésus de Nazareth. Ce serait un Dieu
« prof », satisfait que nous lui répétions
la leçon
Non, ce n'est pas le Dieu de saint Jean!
En fait, ce n'est pas la divinité
de Jésus qui est en jeu dans ce texte, mais plutôt
son envoi par Dieu. Suivant la culture de l'époque, saint
Jean nous présente Jésus comme un fils que son père
envoie en mission. Lorsqu'un homme ne pouvait régler lui-même
ses affaires à distance, il envoyait un messager ou un représentant.
Souvent, par prudence, il s'agissait du « fils aîné
» ou du « fils unique », puisque, étant l'héritier,
on pouvait lui faire confiance pour veiller aux intérêts
du père
Saint Jean emprunte ces mots aux us et coutumes
de son temps afin de présenter Jésus comme l'envoyé
de Dieu qui sauve le monde au nom de Dieu, en l'absence physique
de ce dernier.
Pour recevoir la vie que Jésus
le Fils apporte de la part de Dieu le Père, il faut simplement
l'accueillir, c'est-à-dire croire qu'il a bel et bien été
envoyé comme unique représentant de Dieu, qu'il est
en ce sens précis le « Fils unique » de Dieu. Ce
n'est pas encore la deuxième personne de la Trinité,
mais ça en prend déjà deux pour sauver l'humanité
Rodolfo Felices Luna
Source: Le Feuillet biblique,
no 1885. Toute reproduction de ce commentaire, à des fins
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