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Célébrer la Parole

 

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Dimanche de la Pentecôte A - 19 mai 2002
 
Au soir de Pâques...
déjà la Pentecôte

Jésus apparaît à ses disciples (Jean 20, 19-23)
Autres lectures: Ac 2. 1-11; Ps 103 (104) ; 1 Co 12, 3b-7.12-13

Comme celui de la venue de l'Esprit en Actes 2, ce récit commence par une indication de temps - nous sommes au soir de ce jour, le premier de la semaine, où fut trouvé vide le tombeau de Jésus - et par la mention du rassemblement des disciples en un même lieu; l'évangile précise que cet endroit était fermé, par crainte des Juifs (v. 19). Suivent les deux volets d'une manifestation de Jésus ressuscité : la reconnaissance (vv. 19-20) et l'envoi en mission (vv. 21-23).

La reconnaissance

     Jésus est là, au milieu des disciples. Il prend la parole pour souhaiter la paix (v. 19) ce qui est une manière habituelle de saluer, en Orient, mais qui, aussi, rappelle la parole de Jésus dite avant sa passion : Je vous donne ma paix (Jn 14, 27). À la parole, il joint le geste : il montre ses mains et son côté (v. 20). C'est par les marques de la passion, plus que par toute autre caractéristique, qu'on peut identifier Jésus; il est le crucifié. L'évangéliste conclut en disant que les disciples se réjouissent (v. 20). Tout se passe comme si aucun doute ne subsistait dans l'esprit des disciples : la parole et le signe suffisent à faire reconnaître Jésus ressuscité.

La mission

     L'oeuvre de Jean ne comporte pas, comme celle de Luc, un deuxième tome qui raconterait les débuts de l'Église. C'est à l'intérieur même de son évangile que Jean doit montrer que l'oeuvre de Jésus ne se termine pas avec sa mort sur la croix; bien au contraire, elle se prolonge dans une mission dont on ne précise les limites ni dans le temps, ni dans l'espace. Autrement dit, les disciples sont envoyés partout et toujours, comme Jésus lui-même. Cet envoi se déroule en trois temps: l'énoncé de la mission (v.21), l'aide nécessaire pour exécuter la mission (v. 22), l'objet de la mission (v. 23).

     De même que le Père m'a envoyé, moi aussi je vous envoie. La mission tire son origine de Dieu lui-même, qui envoie dans le monde son Fils. A son tour, celui-ci envoie les disciples pour prolonger sa mission : les apôtres sont, dans le monde, les envoyés de l'Envoyé du Père (cf. Jn 17,18).

     Encore une fois, Jésus joint le geste à la parole - ici le geste précède la parole qu'il signifie - il souffle sur les disciples et dit : Recevez le Saint Esprit (v. 22). Pour accomplir leur mission, les envoyés de Jésus ne sont pas laissés à eux-mêmes. Jésus leur donne celui qu'il leur avait promis avant sa passion en l'appelant le Défenseur (Jn 14, 16), l'Esprit de vérité (Jn 14, 17), celui qui enseignera tout (Jn 14, 26), celui qui rend témoignage (Jn 15, 27), celui qui guidera vers la vérité tout entière (Jn 16, 13).

     L'objet de la mission est exprimé en rapport avec la remise des péchés ou leur maintien (v. 23). Ce vocabulaire renvoie à des catégories juridiques déjà en usage dans le judaïsme et reprises dans l'Église, dès les origines. Les responsables de la communauté reçoivent la charge de discerner si telle personne vit en accord avec son statut de disciple de Jésus ou non. L'aide de l'Esprit est particulièrement importante parce que ce qui est en jeu, c'est l'identité de la communauté et son unité. Remettre les péchés, c'est révéler à chaque personne qu'elle est aimée de Dieu et appelée à entrer dans son alliance. Maintenir les péchés, c'est constater que la proposition de la Bonne Nouvelle peut être rejetée, que des personnes peuvent vivre en désaccord avec l'appel qu'elles ont reçu. En ce cas, la mission consiste à continuer de les interpeller et de les inviter à la conversion.

Jérôme Longtin, ptre

 

Source: Le Feuillet biblique, no 1884. Toute reproduction de ce commentaire, à des fins autres que personnelles, est interdite sans l'autorisation du Centre biblique de Montréal.

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Le ciel est déjà commencé