Donner
la vie en abondance
La parabole
du pasteur, du voleur et des brebis (Jean 10, 1-10)
Autres lectures: Ac
2, 14a.36-41; Ps 22 (23) ; 1
Pi 2, 20b-25
Jésus n'est pas à court d'images : la bergerie, la
porte,le voleur, le berger, le portier, les brebis, l'inconnu, etc...
Cela devient même difficile pour nous de nous y retrouver!
Les auditeurs du premier siècle, plus familiers que nous
avec l'élevage du petit bétail, devaient sans doute
entrer plus facilement dans l'univers évoqué par ces
comparaisons.
La situation envisagée est
celle d'un enclos dans lequel plusieurs troupeaux sont rassemblés
pour la nuit, sous la surveillance d'un gardien. Des voleurs peuvent
venir et essayer de s'emparer des bêtes en déjouant
la vigilance du surveillant; par ailleurs, un berger, en allant
récupérer ses animaux, peut essayer d'en récupérer
aussi quelques uns qui ne lui appartiennent pas. Même à
l'intérieur de l'enclos, les brebis ne sont pas à
l'abri de tout danger.
Telle devait être la situation
de la communauté pour laquelle Jean écrivait, soumise
aux influences et aux sollicitations diverses qui risquaient de
détourner les membres de leur fidélité à
Jésus et à son Évangile.
A ces usurpateurs de toutes tendances,
Jésus oppose le vrai berger (v.
2). Dans la première partie du discours (vv.
1-5), Jésus s'identifie au berger. C'est sa voix que
les brebis écoutent (v.
3), c'est-à-dire qu'elles lui obéissent, selon
l'usage de cette expression dans l'Ancien Testament. C'est lui qui
les guide, comme autrefois David: (c'est) toi qui sortais et
rentrais avec Israël et Yahvé t'a dit: c'est toi qui
paîtras mon peuple Israël et c'est toi qui deviendras
chef d'Israël (2 S 5,2). La communauté chrétienne
s'identifie ainsi au nouveau peuple de Dieu, guidé et protégé
par le nouveau David.
Dans la seconde partie (vv.
6-10), Jésus s'identifie à la porte (vv.7-9).
La perspective change quelque peu. Ailleurs, Jésus s'identifie
au Chemin par lequel il faut obligatoirement passer pour
avoir accès auprès du Père (cf. Jn
14, 6 ). L'image de la porte s'apparente à celle du chemin:
Jésus est le passage permettant d'entrer dans la vraie vie
: si quelqu'un entre en passant par moi, il sera sauvé
(v. 9). Cela est possible puisque la mission première de
Jésus est de permettre aux humains de participer à
la vie de Dieu : Moi je suis venu pour que les hommes aient la
vie, pour qu'ils l'aient en abondance (v. 10).
Jésus dénonce, par
la même occasion, ceux qui ont essayé de prendre la
tête du troupeau sans être accrédités
pour le faire (v.
8). Il est difficile de préciser qui, exactement, est
visé par cette attaque: soit les chefs du mouvement pharisien,
soit les divers messies surgis vers la même époque
et qui essayent d'entraîner le peuple juif dans des mouvements
de révolte armée, soit encore des prédicateurs
contemporains de la rédaction de l'évangile, qui proposaient
aux disciples de Jésus un message différent de l'authentique
Bonne Nouvelle.
Quelle que soit la réponse
à cette question, le discours de Jésus reste valable
pour l'Église de tous les temps. A chaque génération,
les fidèles sont sollicités par toutes sortes de messages:
le seul qui peut conduire à la vraie vie est celui de Jésus
de Nazareth, le vrai berger de son troupeau.
Jérôme Longtin, ptre
Source: Le Feuillet biblique,
no 1880. Toute reproduction de ce commentaire, à des fins
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biblique de Montréal.
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