INTERBIBLE
Au son de la cithare
célébrer la paroleintuitionspsaumespsaumespsaumes
off Nouveautés
off Cithare
off Source
off Découverte
off Écritures
off Carrefour
off Caravane
off Scriptorium
off Artisans

 

 
Célébrer la Parole

 

orant
Imprimer
Vingt-sixième dimanche ordinaire A - 29 septembre 2002
 
Dire « oui », faire « oui »!

Parabole des deux fils (Matthieu 21, 28-32)
Autres lectures: Ézéchiel 18, 25-28; Ps 24 (25); Philippiens 2, 1-11

Quand j'étais petit gars, des adultes autour de moi profitaient de la proclamation de cet évangile pour me dire : « Regarde comme Jésus connaît les enfants fourbes, qui n'écoutent pas les parents...». Cette réaction me choquait : je sentais confusément que la parole de Jésus était plus sérieuse, plus exigeante qu'une simple remontrance à des enfants turbulents... En fait, Jésus s'adresse aux adultes de son peuple qui détiennent l'autorité: les chefs des prêtres, les anciens. Il y a donc du reproche dans l'air, un reproche dirigé contre des personnes arrivées au sommet de leurs responsabilités. Étrange: ces gens seraient coupables d'incohérence...

     L'évocation du comportement incohérent des deux fils nous renvoie à des expériences amères, des expériences terribles. Nous y avons vécu la désillusion des belles promesses, le réveil brutal des gens qui se sont fait rouler par des mots, encore des mots, rien que des mots...

     Les paroles de Jésus sont comme un miroir. Parfois, nous faisons la même chose que le fils inconséquent de la parabole. À Dieu, nous avons dit «oui» lors de notre confirmation, de notre première communion, du sacrement de notre mariage. Puis après... nous sommes sans doute passés à autres choses! Nous sommes comme la poupée qui fait non dans la chanson... C'est le drame de notre temps: nous n'avançons sur les sentiers de la cohérence entre nos paroles à Dieu et notre vie avec Dieu que si nous sommes coincés, lorsque c'est la seule issue! Nous oublions cette parole terriblement lucide de Jésus, qui dit dans l'évangile d'un précédent dimanche : « Ce ne sont pas ceux qui diront SEIGNEUR, SEIGNEUR qui seront sauvés, mais ceux qui font la volonté de mon Père du ciel... »

     Mieux vaut « faire oui » que seulement « dire oui ». Ce n'est pas parfait, c'est un peu décevant pour Dieu, cette hésitation, mais c'est finalement un pas dans la bonne direction.

     Pour nous mettre un peu plus à l'aise dans notre vie avec Dieu, souvenons-nous de l'expérience des premiers chrétiens. C'étaient des gens qui vivaient un équilibre étonnant entre la parole et les actions. C'étaient des gens de prière et de célébration; c'étaient aussi des gens de partage, et des gens qui investissaient du temps pour comprendre la vie avec Dieu. Aujourd'hui, avec nos mots, nous dirions que la vie chrétienne équilibrée ressemble à un chariot à quatre roues: la prière, le repas de Jésus, le partage, l'éducation de la foi. Les mots autant que les gestes permettent d'avancer sur les chemins de la Vie. Nos «dire oui » exigent que nos « faire oui » soient à la hauteur. Ainsi, nous dépasserons les limites des enfants incohérents. Ainsi, nous vivrons en adultes à la hauteur du don de Dieu.

Alain Faucher, ptre

 

Source: Le Feuillet biblique, no 1895. Toute reproduction de ce commentaire, à des fins autres que personnelles, est interdite sans l'autorisation du Centre biblique de Montréal.

Chronique précédente :
Un problème d'équité salariale!