Un Nom
en héritage
La
correction fraternelle (Matthieu 18, 15-20)
Autres lectures:Ézéchiel
33, 7-9; Ps 94 (95); Romains
13, 8-10
Pour changer les coeurs
Jésus nous a légué, avec son nom, une force
et une puissance inouïes: celles de ramener dans le droit chemin
un frère ou une soeur qui a commis un péché
(Matthieu 18, 15). Faire des reproches à quelqu'un, critiquer
son comportement, rappeler à l'ordre, intimer un changement
de conduite, point n'est besoin d'être chrétiens pour
entreprendre et même réussir cette démarche.
Mais pour accueillir en profondeur la personne, l'entourer de tellement
d'amour que son péché s'impose à elle des profondeurs
de son être, il nous faut puiser une force ailleurs
que dans nos propres ressources. Pour dévoiler en douceur
le mal et convaincre l'autre que ce mal est déjà englouti
dans l'immensité de l'amour du Père, il faut nous
référer à quelqu'un, de plus grand que nous.
Cet ailleurs et ce quelqu'un c'est Jésus qui nous a donné
son nom en héritage et qui nous a promis d'obtenir de son
Père la grâce demandée en son nom (Mt 18, 19)
.
Pour agir sur les coeurs
À chaque année, l'aîné
d'une famille envoie une invitation à tous les membres de
la famille élargie au nom de Jean Louis, mort depuis douze
ans. Il accomplit ainsi un voeu formulé par son père
: « Quand je ne serai plus là, réunissez vous
en mon nom pour fêter ». Des petits enfants notamment
connaissent leur grand père grâce à ces rencontres.
Chacun y va de son anecdote, d'un souvenir inédit, d'un bon
mot, d'un trait d'humour tant et si bien que la personnalité
du disparu émerge et devient réelle.
Se rencontrer au nom d'un être
cher donne une dimension chaleureuse à la rencontre. C'est
là le vrai sens de « faire mémoire ». Ce
n'est pas un simple rappel de l'absent mais un événement
vécu au nom d'une personne que l'on a aimée et qui
nous a aimés, et qui demeure présente car l'amour
ne peut mourir.
Pour rapprocher les coeurs
Lorsque des chrétiens sont
vraiment réunis au Nom de Jésus, il se passe quelque
chose de radicalement nouveau. Cette nouveauté, Jésus
lui même l'atteste : Quand deux ou trois sont réunis
en mon nom, je suis là, au milieu d'eux (Mt 18, 20).
« Être là » pour Jésus c'est revivre,
c'est faire en sorte que les rapports ne sont plus les mêmes
entre ses disciples et son Père. Leur prière devient
irrésistible et un vrai pouvoir leur est accordé,
un pouvoir de rapprochement avalisé par le ciel : Tout
ce vous aurez lié sur la terre sera lié dans le ciel
(Mt 18, 18).
Ghislaine Salvail, SJSH
Source: Le Feuillet biblique,
no 1892. Toute reproduction de ce commentaire, à des fins
autres que personnelles, est interdite sans l'autorisation du Centre
biblique de Montréal.
Chronique
précédente :
La croix, exigence d'amour
|