«
Il siégera sur son trône de gloire ».
Le
jugement dernier (Matthieu 25, 31-46)
Autres lectures: Ezéchiel
34, 11-12.15-17; Ps 22 (23);
1
Corinthiens 15, 20-26.28
L'évangile de ce dimanche heurte les sensibilités
de plusieurs qui le lisent ou l'écoutent proclamer. Il est
question du « Jugement dernier », sujet tabou de nos jours,
s'il en est un! Personne n'a envie d'entendre parler d'un Dieu juge,
encore moins d'un Christ juge! Cette manie de séparer les
bons des méchants, de récompenser les uns et de punir
les autres ne cadre pas bien avec l'idée qu'on se fait maintenant
de la miséricorde du Père ou de l'amour de Jésus
Christ pour ses brebis. Cela sent à plein nez la religion
de peur vécue par plusieurs d'entre nous il n'y a pas si
longtemps
Le langage est dur et les images
sont culturellement dépassées. Soit! Mais ne nous
avisons pas de jeter si vite le bébé avec l'eau du
bain! Derrière le langage dur et les images dépassées,
il y a un message essentiel à découvrir, si nous voulons
retrouver l'essence même du christianisme. Le scénario
du jugement sert à nous inculquer le sens des valeurs proprement
chrétiennes. À quoi reconnaît-on une brebis,
un véritable disciple du Christ? Il donne du pain aux affamés,
elle donne à boire aux assoiffés, il accueille les
étrangers, elle habille les sans-abri, ils visitent malades
et prisonniers
Voilà qui devrait donner le vrai portrait
de famille de qui nous sommes. Avez-vous remarqué que nulle
part il n'est dit : « vous avez prié souvent »,
« vous avez beaucoup jeûné », « vous
avez fréquenté le Temple »? Messes, chapelets,
neuvaines, pèlerinages et sacrements ne sont pas, ne peuvent
pas être, ne seront jamais l'essentiel d'un disciple du Christ.
Seuls les gestes concrets d'amour, seul le service des autres comptent
aux yeux de Dieu et aux yeux du Christ. Où mettons-nous temps
et énergie en Église? Un petit examen de conscience
ne serait pas de trop, en fin de compte
sans peur, sans pleurs
ni cris, mais avec lucidité, en vue d'une plus grande fidélité!
Allons encore plus loin. Si nos ancêtres
dans la foi espéraient un Christ Roi et Juge Universel, c'est
qu'ils voulaient d'un monde plus juste, tout à l'image de
Jésus de Nazareth. Pouvons-nous dire que le monde d'aujourd'hui
est juste, alors que la majorité des habitants de la planète
vit dans une pauvreté sans avenir? Que font les leaders politiques
et économiques de ce monde, nos représentants démocratiques,
pour que cela change? Faisons de Jésus notre Roi! Révisons
nos valeurs! Ne perdons pas le jugement! Seulement alors le Christ
«siégera sur son trône de gloire». Et seulement
alors le monde finira par lui ressembler
Rodolfo Felices Luna
Source: Le Feuillet biblique,
no 1903. Toute reproduction de ce commentaire, à des fins
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