À
nous de choisir : fidélité ou paresse
La
parabole des talents (Matthieu 25, 14-30)
Autres lectures: Proverbes
31, 10-13.19-20.30-31; Ps 127 (128);
1
Thessaloniciens 5, 1-6
Le 27 juin 2002, sur le marché des cours de Montréal,
l'or valait 486$ CAN l'once et l'argent 7,26$ CAN. Considérant
que, du 2e siècle A.C. au 1er siècle après
J.-C., la valeur du talent a varié entre 26 et 34 kilogrammes
, les 8 talents (au poids de 26kg), que le maître à
distribuer entre ses serviteurs, lui auraient rapporté la
somme de 556 441,60$ CAN (argent) ou près de 35.6 millions
$ (or). La somme est approximative mais, toute proportion gardée,
elle démontre que la fortune du maître est colossale.
La parabole se situe dans le contexte
du dernier discours de Jésus dont le thème est l'accomplissement
du royaume de Dieu. Elle est précédée de la
parabole des dix jeunes filles dont le message porte sur la vigilance
et le désir de rencontrer le Christ, l'époux des temps
messianiques. Elle lui est reliée par le mot grec gar
traduit par « en effet », indiquant ainsi qu'elle est
une application concrète du désir de la rencontre
du Christ. Elle est suivie de celle du jugement universel où
les hommes seront jugés sur leur pratique inconditionnelle
de la charité, comme voie de rencontre du Christ.
Ces trois paraboles mettent donc
l'accent sur le comportement des disciples durant le temps qui s'étend
de la résurrection de Jésus jusqu'à son retour
glorieux, évoqué ici par le départ du maître.
La somme imposante que le maître confie aux serviteurs apparaît
alors comme le trésor de l'Évangile que le Christ
a remis à ses disciples pour qu'ils le proclament et le fassent
fructifier dans le cours de l'histoire humaine.
Les bons serviteurs sont qualifiés
de « fidèles » tandis que le mauvais est qualifié
de « paresseux ». Ce dernier justifie son inaction par
un jugement porté sur son maître. Prétextant
la sévérité du maître, il a pensé
bien faire en gardant le talent intact. Mais le maître y voit
plutôt une crainte mal placée qui n'engendre que la
paresse, comme ceux qui s'en tiennent à une observance stricte
des préceptes de la Loi pour ne pas déplaire à
Dieu. En revanche, le disciple fidèle n'est-il pas celui
qui, épris d'amour pour l'Évangile, se laisse transformer
par lui et qui, par son témoignage, attire au Christ d'autres
disciples. N'est-ce pas cela faire fructifier le don de Dieu ? L'Évangile
est un trésor qui n'a pas de prix qui. En y puisant et en
le partageant, l'Évangile nous conduit à la véritable
richesse qui est l'entrée dans la joie de notre maître,
c'est-à-dire dans la plénitude de la vie et de l'amour
qui est communion avec Dieu et ses enfants. C'est ce que démontrera
la parabole du jugement universel.
Yves Guillemette, ptre
Source: Le Feuillet biblique,
no 1902. Toute reproduction de ce commentaire, à des fins
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biblique de Montréal.
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