Avoir
un regard juste sur Jésus
La
Transfiguration de Jésus (Matthieu 17, 1-9)
Autres lectures: Gn
12, 1-4a ; Ps 32 (33); 2
Tm 1, 8b-10
On sait que les foules qui accompagnent Jésus le voient
comme un nouveau Jean Baptiste, un nouvel Élie, un chef messianique.
Les disciples partagent sans doute pour une part ces perceptions
et ces vues humaines, une vue « de la plaine». Pourtant,
Pierre, avec la grâce de l'Esprit, pose un regard de foi sur
Jésus en confessant : Tu es le Christ, le Fils du Dieu
vivant (Matthieu
16, 16). Cependant, Pierre, capable d'un regard neuf, un regard
« de haute montagne », ne peut s'imaginer que Jésus
passera par la souffrance et la mort. Jésus lui dit :
...tes vues ne sont pas celles de Dieu mais celles des hommes
(Matthieu
16, 23).
Le regard des disciples est celui
d'avant la Résurrection, Il s'agit d'un regard qui n'a pas
encore saisi que la gloire du Christ Jésus est de l'ordre
« d'un rayonnement qui procède de l'excès de
l'amour ». On ne s'étonne pas alors, que, sur la montagne,
ils tombent la face contre terre et soient effrayés (verset
6). Dans le récit de Luc, il est dit qu'ils étaient
écrasés de sommeil (Matthieu
9, 32), autrement dit, qu'ils étaient incapables de rester
vigilants et attentifs à la présence de Dieu. Cela
fait penser à la scène de l'agonie.
C'est le regard d'amour du Dieu trinitaire
: Celui-ci est mon Fils bien-aimé, en qui j'ai mis tout
mon amour; écoutez-le! Et, dans le Fils, tous les chrétiens
sont rejoints; ils participent à la filiation de Jésus,
ils peuvent entendre la voix, entrer dans l'intimité de Dieu.
Cette réalité filiale est sans cesse à découvrir
et ne peut être que si nous acceptons de passer avec Jésus
par la douleur et la mort, afin de nous recevoir totalement du Père.
Après l'expérience lumineuse sur la montagne, après
cette plongée dans le mystère du Fils les disciples,
avec Jésus, se remettent en marche, cheminent vers Jérusalem,
où ils feront l'expérience de la perte, du deuil.
Après l'itinéraire
d'Abraham en marche, après l'itinéraire de Jésus
vers sa passion et sa mort, vécues dans la confiance et l'abandon,
ainsi que dans la démesure de l'amour, après l'itinéraire
des disciples, vient celui des chrétiens d'aujourd'hui. Dans
la foi qui est confiance à quelqu'un, nous sommes appelés
à écouter la vérité ultime de la personne
de Jésus, le Transfiguré de la montagne, le Ressuscité
de Pâques. À écouter la Parole d'amour réalisée
en Jésus, le Vivant, car on ne peut annoncer que ce que l'on
a entendu, écouté. La foi au Christ vivant met en
marche, dynamise toute vie, lui donne une dimension universelle.
Julienne Côté, CND
Source: Le Feuillet biblique,
no 1872. Toute reproduction de ce commentaire, à des fins
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