Le temps
de la fin
Exhortation à la vigilance (Mt
24, 37-44)
Autres lectures: Is
2, 1-5 ; Ps 121 (122); Rm
13, 11-14
Le retour de Jésus, la fin des temps et les signes de la
fin du monde, la ruine de Jérusalem et du Temple, la mort
de chacun : tous ces événements ont l'air d'être
mélangés dans les récits qui décrivent
la fin du monde et le retour du Fils de l'homme. Pourquoi avoir
mis ensemble tous ces événements qui surviennent pourtant
à des époques différentes? C'est qu'en Jésus
un temps nouveau a été inauguré : c'est l'aujourd'hui
du Fils de l'homme. Jésus a inauguré les derniers
temps qui, au regard de Dieu, se déroulent comme un seul
événement en deux temps : la glorification de Jésus
à sa résurrection et son retour glorieux.
Depuis près de 2000 ans, nous
attendons le retour du Fils de l'homme, son avènement (du
latin adventus: visite). Le danger qui menace certains, c'est
de penser que ce retour va arriver immédiatement, mais le
danger qui menace la plupart, c'est de croire que le retour n'arrivera
pas et de n'attendre plus rien.
Le temps de l'Avent est celui de
l'attente. Non pas l'attente de la naissance de Jésus, mais
de son retour. C'est le temps de l'espérance et de la vigilance,
car sa venue a tout changé pour nous. En sommes-nous conscients
et prêts à rencontrer Jésus qui revient? L'Avent
est un temps pour raviver l'espérance, pour préparer
le monde au retour du Christ. Au temps de Noé, on mangeait,
on buvait, on se mariait. Le déluge est arrivé sans
préavis. Jésus s'y réfère non pas sous
son aspect de punition à cause de la méchanceté
des hommes, mais sous son aspect soudain et inattendu. Les gens
ne se sont doutés de rien. Jésus ne signale pas le
péché des contemporains de Noé mais leur fausse
sécurité. Leur horizon se limitait au plan humain,
à leurs propres ressources, aux événements
qui dépendent d'eux-mêmes.
L'humanité d'aujourd'hui est
comme anesthésiée. Les progrès matériels,
techniques et scientifiques tendent à nous faire croire que
nous sommes les maîtres de tout. On croit solide ce monde
dans lequel on s'est habitué à vivre. Jusqu'au moment
où notre sécurité est remise en question par
l'imprévu.
La vocation des croyants et des chrétiens
fait d'eux des guetteurs de Dieu. Dans la nuit de l'humanité
qui se prolonge, la mission des chrétiens est de veiller,
comme le demande Jésus. La pire chose qui puisse arriver
aux hommes, c'est que leur coeur, « lassé de tout, même
de l'espérance », n'entende plus les pas et la voix
de Dieu. Jésus multiplie les images pour nous réveiller
(l'éclair, le déluge, le cambrioleur) et nous rappeler
notre rendez-vous avec Dieu.
Laurent Lafontaine, ptre
Source: Le Feuillet biblique,
no 1860. Toute reproduction de ce commentaire, à des fins
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biblique de Montréal.
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