Son éternité
est désormais la nôtre
Jésus en croix est insulté (Lc
23, 35-43)
Autres lectures: 2
S 5, 1-3 ; Ps 121 (122) ; Col
1, 12-20
Dans un mois, nous serons en train de célébrer Noël.
Cette fête chrétienne ancienne s'est développée
sur les ruines de fêtes observées dans les calendriers
païens. Nous nous souvenons : la source de vie de l'univers
se donne à l'humanité en se faisant petit enfant naissant.
Nous pouvons naître à notre tour dans l'espace infini
de son amour éternel.
En apparence, la fête du Christ-Roi
est le contraire de la fête de Noël. Par exemple, c'est
une fête inscrite officiellement au calendrier catholique
depuis 1925. Cette création récente de l'Église
catholique du XXe siècle correspond à un besoin de
l'époque. La fête du Christ-Roi fournit des pistes
pour vivre notre foi dans les circonstances réelles de notre
époque.
Le titre de « roi » implique
des choses « graves », « lourdes de conséquence
»... Parler de roi, c'est parler de gouvernement, c'est parler
de vie collective, c'est parler de politique... Aujourd'hui, nous
entendons un appel stimulant, une invitation à suivre Jésus
sur les chemins du vrai monde, pour faire à ce monde le don
de vraies solutions aux vrais problèmes. Nous confirmerons
ainsi la présence continuelle d'un Dieu actif dans notre
univers.
Le titre de la fête semble
évoquer la puissance de Dieu, puisque Jésus y est
mis en évidence comme roi. L'évangile le montre agissant
comme un Dieu présent
mais discret. Jésus en
croix est affaibli. Il est pourtant capable d'introduire quiconque
lui fait confiance dans une relation totalement différente.
Une relation de contact avec le monde de Dieu. Une relation qui
commence dans l'aujourd'hui, malgré toutes les apparences
d'échec.
En ce jour de fête, nous entendons
pour une dernière fois les mots de l'Évangile selon
Luc. Nous terminons cette « année de dimanche»
où nous avons entendu Luc, le savant de l'amour de Dieu,
nous décrire la miséricorde du Sauveur. En toute cohérence
avec ce que nous avons proclamé au fil des semaines, nous
contemplons aujourd'hui l'efficacité paradoxale de la faiblesse.
Ce roi dont les chefs et les soldats se moquent, ce roi qui ne peut
bouger parce qu'on l'a immobilisé en croix réussit
à faire bouger un homme enfoncé dans le mal et à
le faire entrer jusqu'à la maison d'éternité.
Privé de sa dignité de citoyen et de membre du peuple
de Dieu, Jésus en croix agit comme un roi en pleine possession
de ses moyens. Parce qu'il se laisse bafouer, dénigrer, Jésus
touche le coeur de celui qui ne savait faire que le mal, et il lui
ouvre une perspective différente. Parce que nous sommes déjà
de bonnes personnes, combien plus Jésus pourra-t-il ouvrir
des horizons étonnants?
Alain Faucher , ptre
Source: Le Feuillet biblique,
no 1859. Toute reproduction de ce commentaire, à des fins
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biblique de Montréal.
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