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au cur du mystère
Dernières instructions de Jésus (Jn
16,12-15)
Autres lectures : Pr
8,22-31 ; Ps 8; Rm
5,1-5
Le mystère de la sainte Trinité n'est pas une réalité
qui s'est imposée de manière immédiate à
la conscience des chrétiens. Durant tout le quatrième
siècle, l'Église a été agitée
par des discussions souvent passionnées autour de questions
relatives aux personnes divines et à leurs relations mutuelles.
Il s'agissait d'interpréter correctement les textes bibliques
et de trouver un langage adéquat pour exprimer cette réalité
d'une manière aussi accessible qu'il est possible de le faire
quand il s'agit d'un mystère. Il ne s'agissait pas seulement
d'une querelle de théologiens mais d'un débat absolument
vital pour l'Église : en essayant de dire quelque chose de
l'identité de son Dieu, la communauté chrétienne
prenait en même temps conscience d'elle-même et de son
originalité par rapport à tous les autres mouvements
religieux.
Tous ces débats n'auraient
pas eu lieu si le Nouveau Testament contenait quelques passages
parfaitement clairs sur les personnes divines et leurs relations
au sein de la Trinité. Tel n'est pas le cas. Les textes bibliques
procèdent plutôt par touches successives, invitant
le lecteur à entrer progressivement dans le mystère
d'une communauté d'amour.
Lorsque Jésus parle de Dieu,
il le nomme Père, employant ainsi une image familiale accessible
à tout le monde. Du même coup, il se définit
comme parfaitement égal à lui en toutes choses : Tout
ce qui appartient au Père est à moi (v.15); le fils
n'est donc pas une sorte de demi-dieu ou de divinité inférieure,
comme en connaissaient les religions païennes, mais celui par
qui le Père se fait connaître tel qu'il est : Dieu,
personne ne l'a vu, le Fils unique Dieu, celui qui est dans le sein
du Père, lui le fait connaître (Jean 1, 18).
L'homme Jésus, le Verbe de
Dieu fait chair (cf. Jn 1, 14) a vécu dans un lieu déterminé,
les provinces romaines de Judée et de Galilée, à
une époque précise, les règnes des empereurs
Auguste et Tibère. Sa présence au monde a donc été
limitée dans l'espace et dans le temps. Pour franchir ces
limites et continuer d'être présent aux humains de
toutes les époques et de tous les lieux, il envoie son Esprit
qui continuera son oeuvre auprès des disciples.
L'action de l'Esprit est multiple.
Le passage d'évangile retenu par la liturgie met l'accent
sur la fonction d'éducateur que l'Esprit doit remplir auprès
des disciples de Jésus : il vous guidera vers la vérité
tout entière (v.13). La vérité n'est pas seulement
affaire de connaissance abstraite mais perception du mystère
de l'amour de Dieu tel que révélé en Jésus.
L'Esprit est celui par qui les disciples peuvent entrer plus avant
dans la communion d'amour du Père et du Fils.
Jérôme Longtin, ptre
Source: Le Feuillet biblique,
no 1844. Toute reproduction de ce commentaire, à des fins
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biblique de Montréal.
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