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Dimanche de la Trinité C - 10 juin 2001
 
Entrer au cœur du mystère

Dernières instructions de Jésus (Jn 16,12-15)
Autres lectures : Pr 8,22-31 ; Ps 8; Rm 5,1-5

 

Le mystère de la sainte Trinité n'est pas une réalité qui s'est imposée de manière immédiate à la conscience des chrétiens. Durant tout le quatrième siècle, l'Église a été agitée par des discussions souvent passionnées autour de questions relatives aux personnes divines et à leurs relations mutuelles. Il s'agissait d'interpréter correctement les textes bibliques et de trouver un langage adéquat pour exprimer cette réalité d'une manière aussi accessible qu'il est possible de le faire quand il s'agit d'un mystère. Il ne s'agissait pas seulement d'une querelle de théologiens mais d'un débat absolument vital pour l'Église : en essayant de dire quelque chose de l'identité de son Dieu, la communauté chrétienne prenait en même temps conscience d'elle-même et de son originalité par rapport à tous les autres mouvements religieux.

     Tous ces débats n'auraient pas eu lieu si le Nouveau Testament contenait quelques passages parfaitement clairs sur les personnes divines et leurs relations au sein de la Trinité. Tel n'est pas le cas. Les textes bibliques procèdent plutôt par touches successives, invitant le lecteur à entrer progressivement dans le mystère d'une communauté d'amour.

     Lorsque Jésus parle de Dieu, il le nomme Père, employant ainsi une image familiale accessible à tout le monde. Du même coup, il se définit comme parfaitement égal à lui en toutes choses : Tout ce qui appartient au Père est à moi (v.15); le fils n'est donc pas une sorte de demi-dieu ou de divinité inférieure, comme en connaissaient les religions païennes, mais celui par qui le Père se fait connaître tel qu'il est : Dieu, personne ne l'a vu, le Fils unique Dieu, celui qui est dans le sein du Père, lui le fait connaître (Jean 1, 18).

     L'homme Jésus, le Verbe de Dieu fait chair (cf. Jn 1, 14) a vécu dans un lieu déterminé, les provinces romaines de Judée et de Galilée, à une époque précise, les règnes des empereurs Auguste et Tibère. Sa présence au monde a donc été limitée dans l'espace et dans le temps. Pour franchir ces limites et continuer d'être présent aux humains de toutes les époques et de tous les lieux, il envoie son Esprit qui continuera son oeuvre auprès des disciples.

     L'action de l'Esprit est multiple. Le passage d'évangile retenu par la liturgie met l'accent sur la fonction d'éducateur que l'Esprit doit remplir auprès des disciples de Jésus : il vous guidera vers la vérité tout entière (v.13). La vérité n'est pas seulement affaire de connaissance abstraite mais perception du mystère de l'amour de Dieu tel que révélé en Jésus. L'Esprit est celui par qui les disciples peuvent entrer plus avant dans la communion d'amour du Père et du Fils.

Jérôme Longtin, ptre

 

Source: Le Feuillet biblique, no 1844. Toute reproduction de ce commentaire, à des fins autres que personnelles, est interdite sans l'autorisation du Centre biblique de Montréal.

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