Sentence
: peine de mort
Entrée
à Jérusalem (Lc 19,28-40) et la Passion
(Lc 22,14-23-56)
Autres lectures: Es
50,4-7 ; Ps 21 (122) ; Ph
2,6-11
Notre société accorde beaucoup d'intérêt
aux procès. Par souci de justice, par curiosité ou
par vengeance, plusieurs suivent attentivement le déroulement
de certains procès. Dès son arrestation, le présumé
auteur d'un crime est souvent « jugé » sur la place
publique. Des citoyens réclament alors une sentence sévère
et exemplaire. Dans le cas de crimes graves, on va jusqu'à
souhaiter la peine capitale. Jésus fut aussi traduit devant
la cour. Et même deux fois plutôt qu'une. Mais est-ce
que justice a réellement été rendue?
Au mont des Oliviers, tandis que
Jésus prie son Père, des prêtres et des officiers
de la garde du Temple se dirigent vers lui. Ils arrivent armés
comme s'ils venaient à la rencontre d'un grand criminel.
Guidés par Judas, ils arrêtent Jésus.
Notre système de justice
dénombrerait plusieurs irrégularités. Avant
même de subir son procès, les gardiens maltraitent
Jésus. Que faire de la présomption d'innocence? Ce
concept semble inconnu pour eux. Pourquoi infliger un châtiment
corporel?
Emmené ensuite devant le
grand conseil, Jésus doit se défendre seul. Pas d'avocats,
personne pour assurer sa défense. Lors de l'interrogatoire,
les chefs des prêtres ne manifestent aucune ouverture aux
propos de Jésus. Au contraire, ils interprètent les
réponses de Jésus à leur avantage. Quelle injustice!
On intente alors un second procès.
S'agit-il d'une forme d'appel du premier jugement? Pas du tout.
Il ne faut pas s'attendre à un renversement de la décision
de la première instance. D'ailleurs, les anciens du peuple
sont déterminés à aller jusqu'au bout en faisant
mettre à mort Jésus.
Les juifs doivent obtenir la collaboration
des Romains pour parvenir à leur fin. Ils n'ont pas en effet
l'autorité requise pour condamner quelqu'un à mort.
Seul le gouvernement romain peut le faire.
Pilate et Hérode pourraient
rendre justice et libérer Jésus. Ils ont l'entière
juridiction pour le faire. Cependant, ces Romains n'ont pas le courage
requis. Ils céderont à la pression et au chantage
des chefs des prêtres. Ils condamneront Jésus à
la peine capitale. Piètre consolation, Pilate reconnaîtra
néanmoins l'innocence de Jésus.
Accusé à tort, Jésus
ne cherche pas à sauver sa peau à tout prix. Il ne
réplique pas avec agressivité à la méchanceté
dont il est l'objet. Au contraire, à la moindre occasion,
il manifeste de la bonté. Lors de son arrestation, il guérit
le serviteur du grand-prêtre qui vient de se faire trancher
l'oreille. Sur la croix, il réconforte et accueille un autre
condamné. La bonté de Jésus va jusqu'à
prendre le visage du pardon. Sur la croix, il pardonne à
ses agresseurs.
Daniel Montpetit
Source: Le Feuillet biblique,
no 1835. Toute reproduction de ce commentaire, à des fins
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