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Cinquième dimanche de Pâques C - 13 mai 2001
 
L'amour fraternel,
le signe du vrai disciple

Jésus annonce à Pierre sa vocation (Jn 13,31-33a.34-35)
Autres lectures : Ac 14,21b-27 ; Ps 145 (144) ; Ap 21,1-5a

 

Aujourd'hui comme hier, lorsque des athlètes accomplissent des performances hors du commun, ils reçoivent trophées et médailles et jouissent d'une audience planétaire. On les acclame, on les célèbre. En définitive, on les couvre de gloire.

     L'idée de gloire revient à maintes reprises dans le court texte de l'évangile selon Jean. Quel sens ce mot recouvrait-il alors dans les communautés du début du christianisme? À l'époque, dans le milieu grec, le terme évoquait le renom et la réputation; dans le milieu hébreu, il suggérait le poids. Ce qui fait la gloire de l'individu, c'est « l'autorité de sa parole, l'influence de ses gestes, le retentissement de son action, finalement ce qu'il pèse, ce qu'il vaut réellement » (J. Guillet). Aussi, lorsque les Juifs rendent gloire à Dieu, que font-ils sinon reconnaître ce qu'il est et ce qu'il fait dans la splendeur de sa création et dans l'histoire de leur peuple. Les chrétiens également confessent Dieu, mais ils proclament spécifiquement l'action souveraine de Dieu telle qu'elle se manifeste dans la vie et l'oeuvre de Jésus.

      Cette action de glorification est reprise 5 fois dans les deux versets 31 et 32. Un véritable martèlement, un va-et-vient significatif! La gloire est à la fois appliquée au Père et au Fils. Le Père est glorifié dans cet instant où Jésus accepte sa destinée, alors que le premier acte de sa fin vient de se jouer: le départ de Juda de la communauté des disciples, départ qui annonce une trahison. L'heure de la passion commence. L'évangéliste dit : Dieu est glorifié en lui (Jésus) (v.32). Puis il ajoute : Dieu en retour lui donnera sa propre gloire (v. 32; aussi le v. 31). En glorifiant Dieu, c'est-à-dire en manifestant la force toute-puissante et rayonnante de l'amour fou du Père pour les humains, au moment de la rédemption, Jésus est glorifié en même temps.

      En demeurant fidèle au Père dans la tourmente de la Passion, Jésus révèle le Fils qu'il est et le Père qu'il a. Dieu seul peut aimer ainsi. Avec son départ de ce monde, il reviendra désormais aux disciples de toutes les époques de communiquer l'amour du Père et du Fils si totalement uni. Il est question d'un commandement nouveau. Mais en quoi est-il nouveau? Les prophètes n'ont-il pas déjà évoqué des cieux nouveaux, une terre nouvelle, une alliance nouvelle (Isaïe 43, 19; 65, 17; Jérémie 31, 31)? Ce qui est nouveau, ce n'est pas le précepte de l'amour du prochain déjà connu (Lévitique 19, 18), mais cette nouveauté de la communion, de la réciprocité, communiquée par Jésus dans l'offrande de la croix, et amenée ainsi à sa perfection. L'amour de Jésus nous est donné en modèle; plus, l'amour de Dieu et du Christ, à l'œuvre en nous, conduit à surmonter les divisions et à établir l'unité.

Julienne Côté, CND

 

Source: Le Feuillet biblique, no 1840. Toute reproduction de ce commentaire, à des fins autres que personnelles, est interdite sans l'autorisation du Centre biblique de Montréal.

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