La promesse
démesurée du bon pasteur
Jésus annonce à Pierre sa vocation (Jn
10,27-30)
Autres lectures : Ac
13,14.43-52 ; Ps 99 (100) ; Ap
7,9.14b-17
Le contexte du chapitre 10 de l'évangile selon Jean fait
voir un climat larvé d'hostilité, des attitudes d'opposition
de plus en plus prononcées. En fait, une lecture continue
de cet évangile nous rendrait sensibles à une progression
dans la tension et dans le refus de la part d'interlocuteurs précis.
Ces derniers, à la suite d'une controverse sur l'observance
du sabbat (5, 1-18), ont cherché à faire mourir Jésus.
Ailleurs, à la suite d'une autre dispute, on a voulu le lapider
(8, 59). Ici, au chapitre 10, on dit que les Juifs font cercle autour
de lui, non pas pour l'ovationner, mais pour l'enfermer, comme on
encercle une proie; la discussion d'ailleurs va se clore une fois
de plus avec la tentative de le lapider (10, 31.39). La suite mentionne
la décision du Sanhédrin de le mettre à mort
(11, 47-53).
Ce bref rappel indique que Jésus,
le prophète de Galilée, a connu l'opposition et, comme
tout être humain, il est passé par toutes sortes de
servitudes et de vicissitudes; il a connu le creuset de la souffrance.
Or, ce Jésus-là, bien incarné, se rapprochant
des exclus de la société et des gens à la réputation
douteuse, est celui qui est un avec le Père : le Père
et moi, nous sommes un (v. 30). En d'autres mots, l'action concrète
de Jésus est l'action du Père. Et puisque qu'il y
a unité d'action, nous devons comprendre qu'il y a identité
d'être, que la relation du Père et de Jésus
éclaire celle de Jésus et des croyants.
L'action de Jésus consiste
à établir une communion profonde avec ceux qui écoutent
sa voix. Il donne la vie en Dieu. Les croyants sont ceux qui, petit
à petit, découvrent que la manière de Jésus
d'être au monde, que sa vie donnée qui s'est terminée
par la passion et la mort, que la résurrection, que la communauté
croyante et que les sacrements sont déjà, maintenant,
la vie éternelle. Cette vie se manifeste dans ce que nous
avons à traverser et à supporter aujourd'hui, elle
habite nos coeurs et nos vies.
De plus, une promesse est offerte,
une promesse qui dépasse toute mesure, qui défie nos
façons humaines de voir, souvent étriquées
: Jamais, elles ne périront, personne ne les arrachera de
ma main... et personne ne peut rien arracher de la main du Père
(vv. 28.30). Cette parole est nourriture pour le cur, fondement
de notre espérance; elle est réconfort, protection
absolue et dynamisante. On peut se fier au Christ puisqu'à
l'heure de la passion, il s'est soucié de ses disciples,
leur permettant ainsi d'échapper à ceux qui le conduisaient
à la mort (6, 39; 17, 10-12; 18, 9). Voilà le mystère
insondable de Jésus, Messie, bon pasteur. Bienheureux et
bienheureuses ceux et celles qui écoutent sa voix!
Julienne Côté, CND
Source: Le Feuillet biblique,
no 1839. Toute reproduction de ce commentaire, à des fins
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