Avance
au large
Jésus appelle ses premiers disciples (Luc
5, 1-11)
Autres lectures: És
6, 1-2a.3-8 ; Ps 137 (138) ; 1
Co 15, 1-11
Après avoir exposé les thèmes majeurs de sa
mission, dans la synagogue de Nazareth, voilà que Jésus
se trouve au milieu de la foule, annonçant la parole de la
Bonne Nouvelle, d'abord sur la rive, entouré de toutes parts
par la foule; ensuite à quelques mètres du rivage,
dans la barque de Simon. Ce deuxième cadre d'action est le
plus significatif. Pour les premiers chrétiens, la « barque
de Pierre » symbolise l'Église. De la barque de
Pierre, comme d'une chaire, Jésus enseignait la foule; debout
au milieu de l'Église, le Ressuscité continue d'enseigner
les hommes. Appelés par Jésus en plein coeur de son
enseignement, Pierre et ses compagnons se rappelleront, après
la résurrection, que leur mission est d'être à
leur tour des prédicateurs de la Parole de Dieu, du Christ
ressuscité. Cette mission demeure la même pour les
personnes qui, à la suite des Apôtres, accomplissent
un service pastoral dans l'Église d'aujourd'hui.
Comme si la barque lui appartenait,
- de fait la barque-Église n'appartient-elle pas à
Jésus? -, il commande à Simon d'avancer au large et
de jeter le filet. La pêche miraculeuse, qui prouve la puissance
de Jésus, a pour but de donner à Simon l'assurance
et le courage dont il aura besoin pour remplir sa mission: « Désormais
ce sont des hommes que tu auras à capturer. » Jésus
continue d'être à l'oeuvre par le ministère
des Apôtres. Ils peuvent compter sur sa présence.
Levons
les voiles
La pêche qu'organise Jésus
ne se passe pas le long d'un tranquille rivage. C'est en prenant
le large, loin des frontières de la Palestine et du monde
culturel judaïque, que les Apôtres ont annoncé
la Bonne Nouvelle aux nations païennes et ont amené
à Jésus un grand nombre de nouveaux disciples. Jésus
continue d'envoyer son Église au large. C'est là que,
missionnaires des temps modernes, nous avons à faire entendre
la Bonne Nouvelle de Jésus, au risque même de ne pas
toujours être entendus. Il serait tentant pour les membres
de l'Église, qu'ils soient pasteurs ou laïcs, de remplir
la mission tout près du rivage, là où les risques
de tempête sont nuls et les défis absents. Ce serait
nous replier sur nous-mêmes.
Même si le monde moderne a
pris ses distances de l'Église, un peu comme la mer se retire
à marée basse, ce n'est pas une raison de laisser
la barque sur les battures et les voiles de l'Évangile enroulées.
C'est au large que le Seigneur continue de nous envoyer, car la
vie y bat son plein. Nous pouvons compter sur la présence
indéfectible du Christ qui travaille avec nous comme il a
jadis dirigé les manoeuvres dans la barque de Pierre.
Yves Guillemette, ptre
Source: Le Feuillet biblique,
no 1826. Toute reproduction de ce commentaire, à des fins
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