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Deuxième dimanche ordinaire C - 14 janvier 2001
 
Deux noces en même temps

Les noces de Cana (Jn 2,1-11)
Autres lectures: Is 62,1-5; Ps 95 (96); 1 Co 12,4-11

 

Pour bien saisir cet évangile commenté des milliers de fois plus ou moins habilement, je propose d'abandonner le premier niveau de lecture. Autrement, on risque de passer à côté du message et de perdre la richesse que l'auteur a voulu donner à ce texte dont la noce n'est que le prétexte.

     Pourquoi Jean, car il est le seul à le faire, s'attarde-t-il à nous raconter cet événement? Événement courant, somme toute, qu'une noce en Galilée. Il voulait, sans l'ombre d'un doute, nous amener à dépasser la situation. Il voulait nous convier à une autre noce : celle de Jésus et de son Église, représentée dans le récit par ses disciples et par sa mère, esquisse parfaite de l'Église de Jésus Christ.

      La présence de Jésus et de sa mère donne un sens nouveau à cette fête de village. L'amour naissant qui anime les jeunes mariés et l'attention réciproque qu'ils se témoignent révèlent le mystère du Christ et de son Église. La tendresse que le Seigneur Jésus manifeste envers sa mère en est aussi un autre exemple. Paradoxalement, un accroc dans le déroulement du banquet nuptial viendra en faire la preuve. Marie, la mère de l'autre noce, sera l'intermédiaire privilégiée entre les serviteurs et son fils. Si nous optons toujours pour la seconde interprétation, le vin ne pouvait faire défaut aux noces de l'Agneau. Les urnes se devaient d'être remplies jusqu'au bord, et même de déborder jusqu'en Vie éternelle. Si l'auteur nous montre une Marie qui se penche vers Jésus pour le mettre au courant de l'humiliation qui attend le maître du festin (Jean 2, 3), c'est pour mettre en lumière sa puissance d'intercession. Il nous rappelle aussi une évidence : le vin peut manquer à nos fêtes terrestres.

      La réponse de Jésus: Femme, que me veux-tu? Mon heure n'est pas encore venue (v. 4) peut également ressembler à un refus d'intervenir. Mais, encore là, n'oublions pas de changer notre regard. Jésus n'est pas venu pour réparer la maladresse d'un sommelier imprévoyant mais pour son Heure à lui, celle qui sera consommée sur la croix du Golgotha et au pied de laquelle Marie se tiendra debout.

      Nous savons d'expérience que les amours d'ici-bas sont souvent fugaces et que leur flamme souvent s'éteint. À moins qu'un autre amour ne les transforme... Pour faire le passage entre les deux noces, il fallait un miracle. Pour voir au-delà du couple et entrevoir l'Épouse mentionnée au Livre de l'Apocalypse (21, 9), il fallait que Jésus intervienne. Pour changer l'eau rituelle en vin nouveau, il fallait que Jésus accomplisse un premier signe et qu'il manifeste sa gloire (v. 11). Jésus est le seul à pouvoir assumer nos amours terrestres. Il est seul capable de transformer le culte extérieur en culte intérieur, celui qui se célèbre au fond des coeurs.

Ghislaine Salvail, SJSH

 

Source: Le Feuillet biblique, no 1823. Toute reproduction de ce commentaire, à des fins autres que personnelles, est interdite sans l'autorisation du Centre biblique de Montréal.

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