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Quatrième dimanche de l'Avent B - 24 décembre 2000
 
Une rencontre sublime, lieu de passage

Les signes de la venue (Lc 1,39-45)
Autres lectures: Mi 5,1-4a ; Ps 79 (80) ; Héb 10,5-10

Récitatif biblique (fichier mp3)
avec Hélène Dufresne Loyer et Danielle Morin

 

Marie quitte sa Galilée aimée pour se rendre vers le haut pays, dans une ville de Juda afin de rencontrer une parente, Élisabeth, riche de longues années d'expérience de Dieu. Ces deux femmes ont de quoi étonner, nous émerveiller et nous faire entrer dans la joie du Royaume qui vient.

Qui donne et qui accueille ?

     Marie porte un secret qui à la fois la comble d'allégresse et lui cause des soucis. Elle se hâte, dit le texte. À ce que l'on sache, Élisabeth n'a rien demandé à sa cousine. Mais Marie a été visitée par Dieu et le Dieu qui s'est fait proche la meut, la pousse à rendre visite à sa parente, à agir: elle a reçu, elle va donner. Il faut constater que Luc ne relate pas le contenu de sa salutation. Par ailleurs, l'on sait que, dans le monde juif, une salutation est constituée d'un souhait et d'une annonce de paix. Marie, la porteuse de la Parole, du Verbe fait chair, est ici, avant que ne jaillisse le Magnificat, celle à qui on formule, à qui on dévoile ce qui a été vécu intérieurement dans le récit de l'annonciation.

      Élisabeth joue ce rôle magnifiquement, elle qui, grâce au tressaillement de vie de son enfant et à l'action de l'Esprit en elle, sait ce qui advient à sa cousine. C'est dans la foi qu'elle perçoit et reconnaît que Marie est porteuse du grand don tant attendu par son peuple. Élisabeth se rend compte du don qui lui est fait, du bien qui lui est destiné : la présence chez elle de la mère du Seigneur. Et dans ce mouvement où elle reçoit cette présence, elle donne son bonheur et rend grâce : Tu es bénie entre toutes les femmes, et le fruit de tes entrailles est béni. Comment ai-je ce bonheur que la mère de mon Seigneur vienne jusqu'à moi? (vv. 42-43) C'est une prière de bénédiction peu banale, comme d'ailleurs la salutation qui a précédée.

      Femme de foi qui va donner le Précurseur (1, 11.25), Élisabeth donne à Marie une parole humaine qui dévoile toute la réalité de ce qui lui est arrivé intérieurement et qui est représentée dans la visite de Gabriel. Marie savait qui elle était: la servante de Dieu, il fallait qu'une voix humaine, dans une relation personnelle, lui communique ce qu'elle vivait de mystère, ce qui était son identité profonde. C'est Élisabeth qui joue ce rôle décisif : Heureuse celle qui a cru à l'accomplissement des paroles qui lui furent dites de la part du Seigneur (v. 45). Et Marie va faire entendre le Magnificat, ce chant de ferveur et de louange où la joie explose. Elle glorifie Dieu qui accomplit son grand oeuvre de salut et, en même temps, s'émerveille de ce qu'elle est, de son propre bonheur, dans le don reçu gratuitement.

Julienne Côté, CND

 

Source: Le Feuillet biblique, no 1820. Toute reproduction de ce commentaire, à des fins autres que personnelles, est interdite sans l'autorisation du Centre biblique de Montréal.

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Un baptême d'Esprit et de feu